Souhaitant encadrer le stationnement des «engins de déplacement personnels» (EDP), notamment des trottinettes électriques, sur les trottoirs, la maire de Paris Anne Hidalgo a décidé d’alerter le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner du problème, informe Le Parisien.
«Si les maires disposent du pouvoir de réglementer les EDP, notamment sur les trottoirs, il ne leur est pas pour autant possible de considérer comme gênant, voire très gênant, le stationnement des EDP en dehors des périmètres délimités à cet effet», regrette la maire de Paris.
Ainsi, 2.300 engins ont été mis en fourrière depuis le début de l'année à Paris, mais les amendes infligées ne reposent sur aucun texte de loi, rappelle le journal. Cela étant, Anne Hidalgo a proposé au ministre de modifier le projet de loi approprié.
«Il serait souhaitable de compléter le projet de décret en prévoyant que le stationnement des EDP sur les trottoirs — en dehors des périmètres spécialement délimités à cet effet — soit considéré comme gênant, et puisse conduire à leur mise en fourrière», a-t-elle indiqué.
La réponse
Christophe Castaner a répondu, et l'Hôtel de Ville s’attendait à tout sauf à une telle réaction.
«Il ressort des informations dont je dispose que les règles de circulation des EDP ont été fixées par analogie avec celles applicables aux cycles et aux cycles à pédalage assisté», a indiqué le ministre.
Ce qui signifie, explique Le Parisien, que tout comme un simple vélo, une trottinette électrique ne devrait pas être considérée comme gênante quand elle est garée sur un trottoir, alors qu’Anne Hidalgo avait l’intention de traiter les trottinettes électriques comme des deux-roues motorisés, susceptibles d'être enlevés.
La mairie perplexe
L’Hôtel de Ville s’est dit étonné d’une telle réaction.
«On nous a accusés de ne pas en faire assez contre les trottinettes qui envahissent les trottoirs, et maintenant le gouvernement nous reproche d'en faire trop», a indiqué Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris, cité par le journal.
Toutefois, la mairie compte poursuivre son combat, espérant que «le gouvernement musclera sa copie dans la prochaine version de la loi».
«Le gouvernement nous confisque l'arme nucléaire de la mise en fourrière. […] Mais nous allons continuer de procéder à des enlèvements si la sécurité des Parisiens est en jeu », a-t-il prévenu.
Un encadrement insuffisant des trottinettes électriques à Paris avait été mis en avant par une association de défense des victimes d'accidents impliquant ces engins. Une délégation de cette organisation, reçue lundi 12 août au ministère de la Transition écologique et solidaire, s’est dite prête à lancer une action en justice contre la mairie de la capitale.