Un responsable américain de la défense a annoncé à CNN que des brouilleurs GPS avaient été installés sur l'île iranienne d’Abou-Moussa, située dans le golfe Persique, à proximité de l'entrée du détroit d'Ormuz, afin de perturber les systèmes de navigation des navires et même des avions, donnant au corps des Gardiens de la révolution islamique (GRI) un prétexte pour les arraisonner.
«L’Iran possède dans le golfe Persique quelque 1.500 îles, dont certaines n’ont même pas de noms. Les plus importantes de ces îles sont les Grande Tomb et Petite Tomb, Lârak, Abou-Moussa et Sîrî. Téhéran a déployé sur bien des îles des systèmes militaires tactiques, et il n’est pas exclu que l’un d’entre eux se trouve sur l’île d’Abou-Moussa qui a une grande importance stratégique pour l’Iran», a indiqué à Sputnik Ali-Reza Akbari, fondateur du Centre iranien d'études stratégiques et ancien vice-ministre de la Défense de la République islamique.
Et d’ajouter que tout État était en droit de posséder de tels systèmes d’interférences électroniques pour se défendre.
«Et si l’Iran, qui s’applique à maintenir l’équilibre politico-militaire au Proche-Orient, utilise un tel système, cela ne signifie pas du tout qu’il fait preuve d’agression», a souligné l’interlocuteur de l’agence.
Selon ce dernier, les déclarations des États-Unis sur une «baie pour attirer des navires» ne servent une fois de plus qu’à «justifier leur présence militaire illégale près des eaux iraniennes».
«L’espace maritime au sud du golfe Persique, notamment le golfe d’Oman et le détroit d’Ormuz appartiennent à l’Iran. Garantir la sécurité et la stabilité dans cette région […] est le principal devoir des forces armées iraniennes. Toute action qui met en danger la stabilité dans cette partie du monde représente une menace pour les intérêts nationaux de la République islamique», a martelé l’ex-vice-ministre iranien de la Défense.
Et de prévenir que les États-Unis adoptaient des décisions absurdes et effectuaient des actes erronés en diffusant des informations notoirement mensongères.
«Les allégations américaines sur les brouillages ne sont en fait qu’une propagande dirigée contre l’Iran et visant à attiser les tensions dans la région», a résumé Ali-Reza Akbari.
Tensions dans le détroit d’Ormuz
Après que le Royaume-Uni a arraisonné le 4 juillet le pétrolier iranien Grace 1 à Gibraltar, accusant Téhéran de livrer illégalement du pétrole à la Syrie, le corps des Gardiens de la révolution islamique a saisi, le 19 juillet, le pétrolier britannique Stena Impero près du détroit d’Ormuz «pour violation des règles internationales». Le 15 août, les autorités de Gibraltar ont libéré le Grace 1.
Pour leur part, les États-Unis ont lancé l’idée de créer une coalition internationale pour escorter les navires de commerce dans le golfe Persique. Le Royaume-Uni a annoncé qu'il y prendrait part, mais de nombreux alliés de Washington, notamment européens, ne souhaitent pas participer à un conflit ouvert dans cette région par laquelle transite le tiers du pétrole mondial acheminé par voie maritime.
Le Président iranien, Hassan Rohani, a déclaré mercredi 14 août que l’Iran et les pays côtiers du golfe Persique étaient en mesure d’assurer la sécurité maritime de la région et n’avaient pas besoin d’une force étrangère, rejetant le projet américain de créer une coalition maritime dans la zone.