Il y a 56 ans, le 21 août 1963, un Tupolev Tu-124 d’Aeroflot se posait sur la Neva, à Saint-Pétersbourg, après un arrêt des moteurs. Sputnik rappelle les plus célèbres histoires d’atterrissage (ou amerrissage) forcé d’avions de ligne n'ayant entraîné la mort d’aucun passager.
«Le miracle de la Neva», 46 ans avant celui du fleuve Hudson
Le 21 août 1963, un Tupolev Tu-124 d’Aeroflot reliant Tallinn à Moscou a effectué l'amerrissage le plus célèbre en URSS, se posant sur la Neva à Leningrad (aujourd’hui, Saint-Pétersbourg).
Ту-124 в реке Нева.
— Krychek (@Krychek5) May 5, 2019
Ленинград. 1963 год. pic.twitter.com/b5RjWnbG9A
Après le décollage, l'équipage s'est rendu compte que le train avant de l’avion était bloqué. L’avion ne pouvait pas rentrer à Tallinn en raison du mauvais temps et le commandant de bord Viktor Mostovoï a décidé d'atterrir à l’aéroport de Leningrad. L’avion a commencé à faire des cercles pour vider ses réservoirs. Mais les jauges de carburant étaient trop optimistes… Alors qu’ils pensaient avoir encore quelques minutes, un moteur s’est arrêté et l’équipage a reçu l’autorisation de survoler la ville pour couper court jusqu’à l’aéroport.
Tout à coup, le second moteur s’est lui aussi arrêté alors que l’avion volait au-dessus de la cathédrale Saint-Isaac. Le copilote Vassili Tchetchenev, qui avait servi dans l'aviation navale, a pris les commandes et 14 secondes plus tard, l’avion a atterri en douceur sur la Neva, entre le pont Alexandre Nevski et un pont ferroviaire. Les passagers, sains et saufs, ont été évacués et envoyés à Moscou.
Un champ de maïs comme piste d’atterrissage
Le 15 août 2019, un Airbus A321 de la compagnie Ural Airlines assurant la liaison Moscou-Simféropol avec 233 personnes à bord, a heurté une volée de mouettes dont plusieurs ont été aspirées par les réacteurs.
Quinze minutes après le décollage, il s’est posé en catastrophe dans un champ de maïs situé non loin de l’aéroport de Joukovski, dans la région de Moscou.
Après l’atterrissage, les passagers ont quitté l’appareil en courant, suivant les consignes de l’équipage. Une fois les esprits retrouvés, ils ont fait des selfies avec les membres d’équipage. L’accident n’a pas fait de blessés graves, bien que 76 personnes aient demandé une aide médicale.
Un aérodrome abandonné dans la taïga
Le 7 septembre 2010, un Tupolev Tu-154M de la compagnie russe Alrosa, a subi une panne électrique pendant un vol reliant Poliarny, en Iakoutie, à Moscou. Tous les équipements de bord se sont retrouvés hors service.
L’avion se trouvait au-dessus de la taïga et en raison du temps nuageux, les pilotes ne voyaient pas le sol. Mais une percée dans les nuages leur a permis de voir une rivière et … une piste d’atterrissage! Le commandant de bord, Evguéni Novosselov, et le copilote, Andreï Lamanov, ont réussi à poser l’appareil sur cette piste.
Самолет Ту-154, совершивший в 2010 году аварийную посадку в Коми, стал музейным экспонатом https://t.co/WWoLoyUFJ6
— Якутск.Ru (@YakutskRu) October 1, 2018
Авиакомпания "АЛРОСА" передала новосибирскому Музею авиации в аэропорту Толмачево самолет Ту-154 "Ижма", прославившийся экстремальной посадкой при вышедших из ст... pic.twitter.com/vDSJIPKvVT
Ils ont atterri en mode manuel, sans liaisons radio ni suivi de contrôleur aérien.
L’avion a dépassé la piste, trop courte pour ce type d’appareils, et a été partiellement endommagé, mais les 81 personnes à bord en sont ressortis indemnes.
Il s’est plus tard avéré que la piste qui a sauvé le Tu-154, appartenait à l’aérodrome d’Ijma et était abandonnée depuis des années. Mais elle était maintenue en état opérationnel par un ancien employé, Sergueï Sotnikov.
«Le miracle du fleuve Hudson»
L’amerrissage d’un Airbus A320 de l'US Airways dans le fleuve Hudson serait le plus célèbre amerrissage d'urgence récent.
Le 15 janvier 2009, l'avion piloté par Chesley Sullenberger a percuté un groupe de bernaches une minute et demie après son décollage de l’aéroport LaGuardia de New York à destination de Charlotte, en Caroline du Nord. Les deux moteurs sont tombés en panne.
Plus tard, l’enquête a établi qu'au moins quatre bernaches, dont le poids peut atteindre 4,8 kg, ont été aspirées par les réacteurs, d’après un rapport de la Federal Aviation Administration (FAA).
L'équipage a réussi à poser l’avion en douceur sur le fleuve Hudson, sans détruire l’appareil — dont les réservoirs étaient donc encore plein de carburant, et sans toucher le pont George Washington. Les 155 personnes à bord ont survécu, mais 83 d’entre elles ont été blessées.
Les deux moteurs en panne, la piste couverte de glace
Le 14 janvier 2002, un Tupolev Tu-204-100 de la compagnie aérienne Sibir en provenance de Francfort-sur-le-Main devait se poser à Omsk, en Sibérie. Ses deux moteurs sont tombés en panne pendant la descente, à 1.000 m d’altitude.
Heureusement, l’incident n’a pas fait de blessés parmi les 145 personnes se trouvant à bord de l’avion.
Le plus long vol plané avec des moteurs en panne
Le 24 août 2001, un Airbus A330 de la compagnie canadienne Air Transat, qui reliait Toronto à Lisbonne, s'est retrouvé en panne de kérosène au-dessus de l'océan Atlantique. Il y avait 306 personnes à son bord, dont 293 passagers et 13 membres d’équipage. L'arrêt des réacteurs a provoqué l'arrêt du générateur électrique et de la plupart des systèmes de pilotage, faute d'électricité.
#OTD On this day 2001, Air Transat #TS236 C-GITS Toronto to Lisbon ran out of fuel (fuel leak) over the Atlantic & glided to a safe landing at Lajes AFB, Azores.
— Tom Podolec Aviation (@TomPodolec) August 24, 2018
The aircraft is still in service today, known as the Azores glider.
It just arrived in Toronto from Paris as #TS489 pic.twitter.com/o4qFUStG8w
Les pilotes ont réussi à atterrir à la base aérienne américaine de Lajes, située sur l’île de Terceira, dans les Açores, d’après un rapport du gouvernement portugais.
Ils ont ainsi effectué le plus long vol plané avec des moteurs en panne: l’Airbus a plané pendant 19 minutes sur une distance de 65 milles marins (environ 120 km) pour atteindre Lajes. L’équipage a effectué des manœuvres en S (succession de virages serrés permettant de perdre de l'altitude et de la vitesse) pendant que la base se préparait à un atterrissage en catastrophe.
Today in 2001, Air Transat TSC236 (A330 C-GITS) Toronto-Lisbon glided into the Azores after running out of fuel. pic.twitter.com/ADBp7RQp4v
— Airport Webcams (@AirportWebcams) August 24, 2016
L’incident n’a pas fait de morts, mais 16 passagers et 2 membres d’équipage ont été blessés pendant l’évacuation.
Sous la grêle et sans électricité
Un Boeing 737-300 de la compagnie salvadorienne TACA Airlines, qui effectuait la liaison Belize-Nouvelle-Orléans, s’est retrouvé dans une zone orageuse lors de sa descente vers l'aéroport de destination le 24 mai 1988.
Ses deux réacteurs se sont arrêtés laissant l’avion planer sans poussée ni électricité, alors que l’appareil se trouvait à quelques dizaines de kilomètres de l’aéroport.
#OTD in 1988: TACA Flight 110, a Boeing 737-300, lost power on both engines on a thunderstorm .The crew (including a captain who had lost an eye) made a skilfull landing on a grass levee. After an engine replacement, the jet took off from the same spot and returned to service. pic.twitter.com/oJ5EdyxmAq
— Air Disasters OTD (@OnDisasters) May 24, 2019
Le commandant de bord, Carlos Dardano, et son copilote, Dionisio Lopez, sont parvenus à poser l’avion en urgence dans une zone herbeuse plane à proximité du centre d’assemblage de la Nasa de Michoud, à l’est de la Nouvelle-Orléans.
Les 38 passagers et sept membres d’équipage ont survécu. L’avion n'a subi que des dégâts mineurs.