Vladimir Poutine est arrivé en visite de travail en France à quelques jours seulement du sommet de Biarritz, invité par le Président de la République au fort de Brégançon. Cette résidence de vacances d’Emmanuel Macron a été à maintes reprises le lieu de rencontres avec de multiples dirigeants mondiaux, mais accueillera pour la première fois les Présidents français et russe entre ses murs.
Suivez en direct l'arrivée de M.Poutine sur le sol français et l’accueil de la partie française.
Ayant duré environ trois heures, l’entrevue des deux Présidents a touché à sa fin pour être suivi d’un dîner de travail.
Interrogé par Sputnik, Jean de Gliniasty, ancien ambassadeur de France en Russie, a constaté que la Russie était «partie prenante de toutes les grandes crises». Concernant le cap des deux Présidents, chacun «poursuit ses intérêts nationaux», mais le programme nucléaire iranien est «un point de convergence sans aucun doute», a-t-il pointé.
Répondant à une question des journalistes russes sur son état de santé après sa blessure à l’épaule, l’épouse d’Emmanuel Macron a affirmé se sentir «bien, très bien».
Emmanuel et Brigitte #Macron accueillent Vladimir #Poutine au Fort de Brégançon
— LCI (@LCI) August 19, 2019
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Vladimir Poutine prend la parole et remercie son homologue pour l'invitation, enclin lui aussi à discuter de plusieurs sujets internationaux.
À la demande de journalistes de commenter les manifestations à Moscou en faveur des petits candidats pour l’élection à la Douma de la ville, le dirigeant russe a rappelé les rassemblements d’ampleur des Gilets jaunes en France et a dit ne pas souhaiter la même chose en Russie.
«Nous ne voudrions pas que de tels événements aient lieu dans la capitale russe et nous ferons tout notre possible pour que notre situation intérieure se développe strictement dans le cadre de la législation actuelle.»
Parmi d’autres sujets internationaux, le Président russe a évoqué le format G8 qui «n’existe pas», mais s’est dit prêt à collaborer avec tous les partenaires du nouveau format G7.
Alors que le Président français a exprimé sa préoccupation par la situation à Idlib, Vladimir Poutine a affirmé que 90% de la zone de désescalade d’Idlib était sous le contrôle des terroristes et que les militaires russes avaient enregistré un transfert de combattants en direction d’autres coins du monde.
Une question intérieure a par ailleurs été soulevée par des journalistes, à savoir l’explosion survenue lors des essais d'un moteur-fusée à propergol liquide sur un site militaire de la région d'Arkhangelsk. Le chef de l’État a déclaré qu’aucune menace de rayonnement n’avait été enregistrée. La situation est sous contrôle, des mesures préventives ont été prises «pour éviter tout imprévu».
Macron affirme croire «en cette Europe qui va de Lisbonne à Vladivostok». Le Président français a ouvert une conférence de presse conjointe avec Vladimir Poutine et a énuméré les questions qu'il est déterminé à discuter avec son homologue. Parmi elles figurent la situation à Idlib, en Syrie, où «il est impérieux que le cessez-le-feu soit respecté», ainsi que celles de l’Ukraine et Libye. Un sommet au format Normandie devrait être préparé lors de ce tête-à-tête à venir.
En outre, le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), le climat et d'autres sujets devraient être abordés, a-t-il poursuivi.
Le Président de la République a plaidé pour «réinventer une architecture de sécurité et de confiance» entre l’Union européenne et la Russie.
«La Russie est européenne, très profondément. Nous croyons en cette Europe qui va de Lisbonne à Vladivostok», a-t-il affirmé. «La Russie a toute sa place dans l'Europe des valeurs».
Selon lui, les rapports entre les deux pays sont d'autant plus importants vu que l'ordre international, qui est en train de vivre un «moment historique», doit être «recomposé».
Notre ordre international vit un moment historique. Il nous faut le recomposer. Dans ce cadre, la relation de la France et de la Russie est déterminante.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) August 19, 2019
Nos pays doivent parler, trouver des points de convergence. C'est l’objet de ma rencontre avec Vladimir Poutine à Brégançon. pic.twitter.com/7BYsQJaEOy
Après que l'avion avec M.Poutine s'est posé sur le territoire de Marseille, il est prévu qu’il prenne un hélicoptère pour arriver dans une heure à la résidence d’été du Président français, précise le correspondant de Sputnik. C’est un hélicoptère amené spécialement de Russie, puisque la partie russe a décliné la proposition de Paris d’utiliser un appareil français.
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— Sputnik France (@sputnik_fr) August 19, 2019
Les chefs d'État se sont rencontrés pour la première fois le 29 mai 2017 à Versailles. Vladimir Poutine est le premier dirigeant étranger à visiter la France après l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, le 14 mai 2017.
La deuxième fois, Vladimir Poutine et Emmanuel Macron se sont entretenus le 8 juillet 2017 en marge du sommet du G20 à Hambourg, en Allemagne. La troisième réunion s'est tenue du 24 au 25 mai 2018 dans le cadre d'une visite officielle de deux jours de M.Macron en Russie. Il a participé au Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF) en tant qu'invité d'honneur.
Puis, les chefs d’État se sont réunis au Kremlin le 15 juillet 2018, avant le dernier match de la Coupe du monde, qui voyait s’affronter les sélections française et croate. La cinquième rencontre a eu lieu le 27 octobre 2018 à Istanbul lors du sommet sur la Syrie. Le Président turc Recep Tayyip Erdogan, la chancelière allemande Angela Merkel et l'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, étaient également présents.
Ensuite, les deux Présidents se sont rencontrés à Paris le 11 novembre 2018, à l'occasion des célébrations du 100e anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale, le 30 novembre 2018 en marge du sommet du G20 à Buenos Aires, en Argentine, et le 28 juin 2019 à Osaka, au Japon, lors du sommet du Groupe des 20.
Tandis que ces négociations précèdent le sommet du G7 à Biarritz, présidé par le dirigeant français, l'ancien ambassadeur de France en Russie (2000-2003) a exprimé ses doutes concernant une éventuelle invitation donnée au Président russe pour qu’il y participe, car le consentement des autres participants est nécessaire. Néanmoins, Donald Trump, qui présidera le sommet de 2020, pourrait proposer à la Russie d'y prendre part, a souligné Claude Blanchemaison dans un entretien accordé à RIA Novosti.
Ce 19 août, les deux dirigeants devraient évoquer les questions concernant la Syrie, notamment la possibilité d’un sommet quadripartite, la Libye, la situation dans le golfe Persique, ainsi que le programme nucléaire iranien, a précisé le conseiller du Président russe, Youri Ouchakov.
«Un nouveau sommet quadripartite» pourrait également faire l’objet d’une discussion.
Deux chasseurs des Forces aériennes suisses se sont approchés de l’avion transportant une délégation officielle russe et des journalistes chargés de couvrir les entretiens de Vladimir Poutine et d'Emmanuel Macron en France, a indiqué un correspondant de Sputnik.
