Les traces d'autres civilisations
Les premières mentions de formes géométriques inhabituelles dans des champs remontent à la fin du XVIIe siècle, quand le professeur d'Oxford Robert Plot les a évoquées dans son livre L'Histoire naturelle de Staffordshire. Depuis, ce phénomène a été évoqué plusieurs fois et un article est même paru dans la revue scientifique Nature en 1880.
Au début du XXIe siècle ont été recensés plus de 9.000 notifications de formes géométriques dans des champs. Sachant que 90% d'entre elles se situaient au Royaume-Uni.
Un écho du passé
En ce qui concerne les formes géométriques plus complexes, en 2018 des scientifiques britanniques ont également réussi à les expliquer. Des archéologues de l'organisation Historic England ont prouvé qu'il s'agissait de traces de colonies préhistoriques, de tumulus et d'édifices cultuels se rapportant le plus souvent à l'âge de fer et à l'époque de la domination romaine.
This crop circle has appeared in a field in #Dorset http://t.co/wwEdvQW0DS #XFiles pic.twitter.com/bUNChibGQx
— Bournemouth Echo (@Bournemouthecho) July 31, 2015
Dans les parties du champ où ont été conservées les fondations d'anciens édifices, la couche de terre fertile est généralement plus mince. C'est pourquoi les céréales y poussent moins bien et s'assèchent plus rapidement pendant la canicule. Au final, des bandes sombres et claires se forment dans les champs, reproduisant les contours d'anciennes constructions.
D'après les chercheurs, il faut qu'il fasse chaud pendant longtemps pour que les empreintes d'édifices préhistoriques se manifestent à la surface. Les anciennes fondations se démarquent plus facilement quand le sol est sec.
Les cercles de fées
Un phénomène semblable est constaté dans les steppes sèches de l'Afrique australe. On y rencontre souvent ce qu'on appelle des cercles de fées: des cercles d'herbe verte d'un diamètre de 2 à 40 mètres qui persistent même en saison sèche. Sans que rien ne pousse à l'intérieur.
De tels cercles peuvent exister jusqu'à 75 ans. Ils apparaissent et disparaissent soudainement, sans aucune raison apparente. La population locale croit à leur origine surnaturelle. Mais les chercheurs pensent que c'est le résultat du travail des termites. Les insectes de l'espèce Psammotermes allocerus rongent les racines des plantes en se frayant un chemin sous terre, et des plaques apparaissent à la surface. Il n'y a pas de végétation à l'intérieur des cercles qui puisse absorber l'eau du sol pour l'évaporer. C'est pourquoi l'eau passe rapidement à travers le sable pour y rester pendant une longue période. C'est grâce à ce réservoir que l'herbe du contour reste toujours verte.
Il est fort probable que les fourmis jouent un rôle important dans l'étape initiale de la formation du cercle, quand l'eau est répartie d'une certaine manière autour des tunnels. Mais ensuite, ce sont les plantes elles-mêmes qui interviennent dans le processus. Elles cherchent à pénétrer dans les zones riches en humidité et entrent en concurrence entre elles pour accéder à l'eau. Au final, à proximité de tels réservoirs cachés sous terre, pousse une bien plus grande quantité de verdure que dans les zones voisines. Et en période sèche, quand la plupart des plantes meurent, les cercles de fées ne fanent pas. Si une colonie de termites meurt, les plantes poussent progressivement à l'intérieur de leur ancien territoire en comblant le cercle de verdure.
Quand une nouvelle colonie de termites s'installe à l'intérieur de ce cercle vert, le processus est relancé, sauf que désormais il n'y a plus un, mais deux ronds de verdure à l'intérieur du cercle de fées.