Les pilotes de l’Airbus A321 qui ont décidé pour leur atterrissage d’urgence, dans la région de Moscou le 15 août, de ne pas sortir le train d'atterrissage alors que le constructeur préconise le contraire, ont été soutenus par la direction de leur compagnie aérienne. Celle-ci a approuvé cette manœuvre, estimant que les pilotes avaient pris «la bonne décision».
Il a tenu à préciser qu’il y aurait eu des risques lors de l’atterrissage dans le champ de maïs que le train d'atterrissage soit bloqué dans la terre mouillé et qu’il ait causé un arrêt très brutal.
«S’il s’était planté [le train d'atterrissage, ndlr], l’avion aurait été freiné très brusquement. Mais ici, grâce à l’absence de train d'atterrissage, il a glissé sur le maïs», a confié à Sputnik Kirill Skouratov, le directeur commercial de la compagnie aérienne russe exploitant l’aéronef concerné.
Il a confirmé que, d’après lui, l’équipage de l’appareil avait pris la bonne décision dans cette situation.
Pour rappel, cet atterrissage d’urgence réalisé par des pilotes russes est aujourd’hui comparé par tous avec un autre incident d’aviation connu sous le nom de «miracle sur l'Hudson». Lors de cet épisode, le commandant Sully Sullenberger avait réussi à poser son A320 sur les eaux du fleuve Hudson, sauvant les vies de 155 passagers. Mais sa compagnie aérienne, contrairement à l’opinion publique et aux médias qui avaient reconnu en pilote un «héros», s’est retournée contre lui en jugeant qu’il avait violé les consignes prescrites en de telles situations d’urgence, avançant notamment l'hypothèse que l'appareil aurait eu le temps de revenir se poser à l’aéroport d’une des villes proches.
«La seule décision juste»
Auparavant, les experts, via le quotidien russe RBC, ont reconnu que la décision prise par le commandant de l'A321 d’atterrir sans sortir le train contredisait les consignes d'Airbus. Néanmoins, les circonstances peuvent entraîner des corrections significatives.
Alexandre Neradko, chef de l'Agence fédérale aérienne russe Rosaviatsia, a qualifié les actions de l'équipage d'Ural Airlines de «compétentes» et «courageuses».
«L'équipage a pris la seule décision juste dans cette situation: atterrir droit devant dans un champ de maïs», a-t-il déclaré sur la chaîne Rossiya 1.
L’atterrissage d’urgence
L’Airbus A321 assurait la liaison Moscou-Simféropol. Selon la compagnie Ural Airlines qui assurait le vol, plusieurs oiseaux ont été aspirés par les réacteurs de l’appareil qui transportait à son bord 220 passagers et 6 membres d’équipage. Selon les dernières informations du ministère russe des Situations d'urgence, 76 personnes, dont 19 enfants, ont été blessées ou hospitalisées à la suite de cet atterrissage d’urgence.
Les ambulances et les pompiers sont rapidement arrivés sur les lieux de l’atterrissage, mais les passagers de l’avion sont restés plus d’une heure sur place avant d’être transportés à l’aéroport de la ville voisine de Joukovski.