Six personnes ont été tuées dans un attentat perpétré dans la nuit du mardi 13 au mercredi 14 août par une femme kamikaze dans l'ouest du Tchad et attribué au groupe djihadiste nigérian Boko Haram*, a déclaré mercredi à l'AFP un officier de l'armée tchadienne.
«Vers une heure du matin, une femme kamikaze, membre de Boko Haram*, est entrée dans la cour du chef de canton de Tatafiromou où elle a actionné sa charge, tuant 6 personnes dont un militaire», a indiqué à l'AFP ce haut gradé de l'armée tchadienne sous couvert d'anonymat.
L'attentat suicide a eu lieu dans la sous-préfecture de Kaïga-Kindjiria, située dans la province du Lac où le groupe djihadiste a multiplié les attaques depuis le début de l'année.
L'attentat a fait plusieurs blessés, selon le responsable de l'armée, qui n'a pu en préciser le nombre.
Le bilan de l'attaque a été confirmé à l'AFP par le responsable d'une ONG locale, qui a préféré rester anonyme pour des raisons de sécurité.
Attentats de Boko Haram* au Tchad
La région du lac Tchad est le théâtre d'un regain d'attaques attribuées à Boko Haram* depuis juin 2018: une dizaine ont eu lieu en territoire tchadien. La plupart d'entre elles visaient des positions de l'armée.
Fin mars, 23 soldats tchadiens avaient été tués dans l'attaque d'une base avancée sur la rive nord-est du lac. Une autre attaque de Boko Haram* le 21 juin a entraîné la mort d'au moins 11 militaires tchadiens.
L'insurrection de Boko Haram*, qui a débuté en 2009 dans le nord-est du Nigeria, et sa répression souvent aveugle par l'armée, a fait plus de 27.000 morts et 1,8 million de déplacés dans ce pays, et a gagné le Niger, le Tchad et le Cameroun voisins.
Depuis 2015, les pays de la région luttent contre Boko Haram* au sein de la Force multinationale mixte (FMM), une coalition régionale opérant dans la région du lac Tchad avec l'aide de comités de vigilance composés de citoyens locaux.
*Organisation terroriste interdite en Russie