Alors que nombreux sont les candidats à la présidentielle du 15 septembre en Tunisie qui peinent à rassembler les parrainages pour valider leur dossier de candidature, la jeune danseuse controversée de 21 ans Nermine Sfar affirme avoir rassemblé plus du triple du nombre de signatures d’électeurs exigé par la Constitution.
En effet, dans des déclarations à la presse, Nermine Sfar a annoncé avoir réuni les parrainages de 35.000 électeurs, soit 3,5 fois le nombre nécessaire, ce qui étonne beaucoup de candidats qui verront probablement leur candidature refusée.
«C’est mon public qui m’a encouragé», a-t-elle déclaré à RFI. «Ils ont dit: "Nermine Sfar est une artiste qui acquiert toute notre confiance, une femme libre qui tient sa parole. Nous vivons une grande crise de confiance dans la classe politique qui a échoué à tous les niveaux"», a-t-elle ajouté.
Pour se démarquer du reste des candidats à la magistrature suprême, la danseuse a affirmé: «Moi, je suis artiste, j’entre chez les gens, je connais leurs besoins. Je suis la fille du peuple. Mes admirateurs savent bien qui je suis». «Mais il y a des candidats dont on ne sait d'où ils viennent ni qui est derrière eux. On ne connaît pas leurs buts, ni s’ils vont servir leurs propres intérêts au lieu des intérêts du pays. Celui qui se présente doit être un être humain avant tout», a-t-elle ajouté selon RFI.
Qu’exige la Constitution?
La Constitution tunisienne impose comme conditions l’obtention de la signature de 10 parlementaires, de 30 conseillers municipaux ou bien de 10.000 électeurs, en plus du dépôt d’une caution de 10.000 dinars (soit 3.130 euros).
Les grandes lignes de son programme
Nermine Sfar dit dans son programme souhaiter interdire le hidjab, renforcer la main-d’œuvre, le tourisme, l'éducation et les droits d'auteurs. Elle envisage également de s’attaquer à la question épineuse de l’héritage accordé à la femme, tiré de la charia islamique, affirmant que sous sa présidence deux tiers seront accordés à la femme, contre un tiers à l'homme.