Dans son rapport publié mercredi 14 août, Mario Dion, commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique, a déterminé que Justin Trudeau avait profité de sa position d’autorité pour tenter d’influencer la décision de l’ex-procureure générale du Canada, Jody Wilson-Raybould dans l’affaire SNC-Lavalin.
«La position d'autorité dont bénéficient le Premier ministre et son Cabinet ont servi à contourner, à miner et finalement à tenter de discréditer la décision de la directrice des poursuites pénales ainsi que l'autorité de Mme Wilson-Raybould en tant que première conseillère juridique de la Couronne», indique le rapport publié sur le site du Commissariat aux conflits d’intérêts et à l’éthique.
Rappelons que, le 7 février dernier, la rédaction du Globe and Mail avait affirmé que le bureau du Premier ministre avait fait pression sur Wilson-Raybould afin de l’inciter fortement à trouver un règlement à l'amiable avec la firme d'ingénierie SNC-Lavalin, accusée de corruption en Libye par la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
Mme Wilson-Raybould a témoigné que 11 haut responsables, parmi lesquels le Premier ministre lui-même, étaient intervenus auprès d'elle à dix reprises pour qu'elle s'assure de l'abandon des accusations au pénal contre SNC-Lavalin, en échange du paiement d'une amende.
Quant au Premier ministre, il s'est officiellement adressé aux Canadiens, le 7 mars dernier. Il a admis avoir constaté une «érosion de confiance» entre son bureau et Mme Wilson-Raybould. En revanche, il estime qu'«il n'y a jamais eu de pressions inappropriées».