Des documents retrouvés dans les Archives nationales d’outre-mer (ANOM) françaises confirmeraient que l’armée japonaise, qui collaborait à cette époque avec le régime de Vichy, a ouvert des maisons closes dans plusieurs villes vietnamiennes dans les années 40. C’est ce qu’a annoncé l’agence de presse Yonhap reprenant des déclarations de l’Institut national de l’histoire de Corée (NIKH).
La présence des troupes nippones au Vietnam était conforme à l’accord signé entre le gouvernement de Vichy et Tokyo.
L’esclavage sexuel
Pour le fonctionnement de ce type d’établissements dans les cantonnements japonais au Vietnam, au total, environ 200.000 femmes, selon les estimations d'historiens, coréennes, chinoises et originaires d’autres pays asiatiques ont été victimes d’esclavage sexuel, réparties dans des lupanars nippons pendant la Seconde Guerre mondiale.
Un compte rendu de l’armée française mentionne que 70 infirmières et 25 autres femmes non-identifiées sont arrivées dans cette ville en février 1941. Des chercheurs du NIKH supposent qu’il ne s’agissait pas d’infirmières mais de «femmes de réconfort», a indiqué Yonhap.
En bordure de bases militaires
De plus, deux plans des bases japonaises de Bac Ninh et de Hanoï, retrouvés aux ANOM par une équipe d’enquête à laquelle collaborent des chercheurs de l’université Paris Diderot (Paris 7), indiquent les emplacements des maisons de passe. Selon la carte de Bac Ninh, un lupanar se trouvait tout près de la base de l’armée nippone, sous son contrôle direct, affirme l’agence de presse.
La convention signée entre la France et le Japon le 22 septembre 1940 a autorisé la présence de troupes nippones dans le nord du Vietnam et le droit de stationnement et de transit de 6.000 militaires. Immédiatement après, le Japon a commencé à avancer vers le sud, passant par Haï Phong, Bac Ninh et Hanoï.