Syrie: contact perdu avec une ONG russe anti-esclavage moderne

© AFP 2024 Omar Haj KadourGouvernorat d'Idlib
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Depuis le 8 août, l’organisation de volontaires russe Alternative est sans nouvelle de son chef, Oleg Melnikov, et du groupe parti en mission en Syrie. Ses membres se sont rendus dans ce pays en vue de sauver des victimes d’«esclavage familial».

L’information qu’Oleg Melnikov, chef de l'organisation de volontaires russe Alternative, en déplacement en Syrie, n’a pas pris contact avec la base à l’heure convenue, s’est propagée comme une traînée de poudre. Depuis, on retient son souffle et la communication de l’organisation coupe court à toute tentative de spéculation sur les raisons de ce silence et met en garde contre les bruits de couloir.

«Nous sommes la seule source d’informations vérifiées et officielles», annonce Alternative sur ses pages spéciales dédiées à ce sujet. «Dès qu’on saura quelque chose sur ce qui est arrivé à Oleg Melnikov et au groupe, nous vous en informerons immédiatement.»

Le 8 août dernier, Oleg Melnikov ainsi qu'un «groupe de défenseurs des droits de l'Homme», se sont rendus dans les régions frontalières syriennes de la province d'Idlib et, selon le communiqué du mouvement, aucun membre du groupe n’a pris contact avec la base, ni à 9h00 jeudi, ni plus tard à 12h00 et à 15h00.

«L’ambassade, en coordination avec les autorités syriennes, vérifie les informations précédemment diffusées par les médias russes [au sujet de Melnikov, ndlr]», a déclaré à Sputnik Zaur Huseynov, chef du département consulaire de l’ambassade de Russie en Syrie.

Maxim Vaganov, assistant du directeur d’Alternative, a déclaré à Sputnik que l’association de volontaires n’avait pas encore de contacts avec les autorités syriennes.

«Le but de ce voyage était de retrouver une famille. Oleg était également très intéressé par la condition de détention des prisonniers, en particulier des prisonniers de guerre de l'Armée arabe syrienne», a déclaré Maxime Vaganov.

D’après ce dernier, les membres du groupe sont au Moyen-Orient depuis un mois et le but annoncé de leur voyage était de «rechercher des citoyens russes portés disparus en Syrie», ainsi que trouver les «coupables de l'enlèvement» du voyageur russe Konstantin Jouravlev, qui avait été retenu captif en Syrie de 2013 à 2016.

Ce voyage syrien d’Alternative a été programmé car «l’organisation a été contactée pour une demi-douzaine de plaintes concernant de l'esclavage familial». De quoi s’agit-il? Des femmes russes, ukrainiennes, biélorusses ou kazakhes épousent des hommes de pays arabes, au moment où ces derniers font leurs études ou travaillent dans les pays de la CEI. À l’issue du contrat ou à la fin de leurs études, le mari propose à son épouse de déménager dans son pays natal. Souvent, les femmes s’y retrouvent obligées de se soumettre à des conditions inhumaines, elles sont battues et humiliées, mais ne peuvent pas quitter leur famille et rentrer chez elles, car les enfants du couple sont retenus en otage.

«On écrit parfois que nous aidons à ramener les enfants des combattants. Ce n'est pas le cas! Nous traitons avec des familles ordinaires parce que les enfants de militaires sont déjà aidés par les autorités officielles», précise le communiqué officiel d’Alternative.

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