Cet «homme au bras d’or» qui a sauvé «des millions de bébés»

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Adolescent et sauvé grâce à une transfusion sanguine, il a fait la promesse de devenir un jour donneur. Et il a tenu parole. Aujourd’hui âgé de 82 ans, James Harrison a réalisé 1.173 dons du sang, sauvant plus de deux millions de bébés, dont sa propre petite-fille. Histoire de celui qui a été surnommé l’«homme au bras d’or».

Chaque ampoule d'immunoglobuline anti-D fabriquée en Australie contient sa particule. «Il a sauvé des millions de bébés, rien que cette pensée me fait pleurer», a déclaré en 2018 Robyn Barlow, coordinatrice du programme Rh qui vient en aide aux mères de rhésus négatif et à leurs enfants.

L’homme dont il est question est l’Australien James Harrison, donneur dont le sang contient les antis-corps anti-D extrêmement rares. Il a été le premier à rejoindre le programme si cher à ce pays, où le taux d’incompatibilité des rhésus entre la femme enceinte et son fœtus est évalué à 17%, et la première injection contenant de son plasma a été pratiquée il y a plus d’un demi-siècle, en 1967.

Engagement d’un adolescent malade

L’exploit de cet homme, décoré de l’ordre d’Australie pour sa contribution au service du sang de la Croix-Rouge australienne et au programme anti-D, prend ses racines dans une adolescence marquée par une maladie. À l’âge de 14 ans, il subit une intervention chirurgicale lors de laquelle la majeure partie de son poumon gauche est enlevée. Pour sauver la vie du jeune patient, quelque 13 litres de sang seront nécessaires.

«Je ne sais même pas à combien de personnes il a été pris pour sauver ma vie. Je ne les ai jamais rencontrées, je ne les ai pas connues», a-t-il révélé aux journalistes.

Après cette expérience et une hospitalisation qui aura duré trois mois, James a promis de donner son sang aux autres.

1.173 dons

Pourtant, il a dû attendre l’âge de 18 ans pour tenir sa promesse. Depuis, il est devenu un habitué du centre de la Croix-Rouge australienne.

Pendant que James s’y rendaient régulièrement, les chercheurs australiens tentaient de trouver une solution à la maladie hémolytique du nouveau-né. Arrivés à la conclusion que la cause résidait dans l’absence de l’antigène D dans le sang de certaines femmes enceintes et dont le rhésus diffère de celui du fœtus et qu’il était possible de prévenir les fausses couches et la mortalité de bébés liées à ce facteur à l’aide d’injections, ils se sont lancés à la recherche d’un donneur dont le sang comportait les anticorps nécessaires.

Et c’est sur James Harrison qu’ils sont tombés, qui a tout de suite accepté de participer à l’expérimentation.

Depuis, il a donné son plasma toutes les deux semaines et a fait son 1.000e don en mai 2011, enregistrant un record mondial. La dernière donation, la 1.173e en plus de 60 ans, a été faite le 11 mai 2018, et ce après avoir atteint l’âge limite des donneurs fixé en Australie à 80 ans. Mais durant cette période, des millions d’injections anti-D ont été réalisées à base de son plasma et quelque 2,4 millions d’enfants ont été sauvés.

Certes, il n’est pas le seul Australien à participer au programme Rh, mais il reste le tout premier.

En parlant de son parcours, Harrison se montre humble: «C’est quelque chose que je peux faire. Un de mes talents, probablement l’unique, est d’être un donneur», disait-il.

Quoi qu’il en soit, la meilleure récompense pour cet homme ne serait-elle pas la naissance de sa petite-fille sauvée grâce aux injections d’anti-D?

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