En quatre mois, la municipalité d'Esenyurt, district de la province d'Istanbul, a organisé le rapatriement d’au total 5.500 réfugiés syriens qui ont regagné pour de bon leurs foyers à Damas, Alep, Afrine et Jarablous, a raconté à Sputnik Kemal Deniz Bozkurt, chef du district.
«Ces quatre derniers mois, nous avons envoyé en Syrie trois groupes de réfugiés, dont le dernier était composé de 117 personnes, dont 36 enfants. Nous nous proposons d’envoyer chaque mois en Syrie au moins cent personnes. Ainsi, 1.500 à 2.000 Syriens par an pourront rentrer dans leur pays», a indiqué le responsable.
Et de préciser que, selon la Direction de sécurité d'Esenyurt, environ 120.000 Syriens habitaient à présent dans le district.
«Seulement 60.000 d’entre eux sont enregistrés à Esenyurt, les autres y sont arrivés sans autorisation et auraient dû habiter dans d’autres régions de Turquie. Les réfugiés, qui sont rentrés la veille chez eux, sont des citoyens syriens officiellement enregistrés dans notre district», a précisé M.Bozkurt.
Il a souligné que le rapatriement des réfugiés syriens n’était réalisé que suivant leur volonté.
Le rapatriement, meilleure solution pour les réfugiés syriens
«La municipalité d'Esenyurt a prêté des bus gratuits. Nous accompagnons les réfugiés jusqu’à la frontière. Après, ils sont pris en charge par le Croissant-Rouge. […] Nous encourageons les Syriens à rentrer chez eux. C’est la meilleure solution tant pour eux que pour nous. […] Après le départ, ils ne pourront y revenir pendant cinq ans. Aussi, s’agit-il là d’un rapatriement définitif et non d’un départ provisoire», a précisé le Turc.
Un certain Mohammed, Syrien de 33 ans, a confié à Sputnik qu’il avait vécu en Turquie pendant sept ans.
«Et maintenant, j’ai décidé de rentrer chez moi, à Alep. En Turquie, je travaille comme cordonnier. À mon retour, une vie nouvelle m’attend, et j’ignore pour le moment ce que je ferai», a avoué l’homme.
Un autre interviewé de Sputnik, le père d’Enver, garçon de huit ans, revient à Afrine après cinq ans à Istanbul.
«En attendant, nous ne savons pas au juste ce que nous ferons à notre retour en Syrie. Quoi qu’il en soit, nous allons essayer de tout y organiser pour revenir à une vie normale», a déclaré le Syrien.