Nommé à son poste le 3 octobre 2017, l’ambassadeur des États-Unis en Russie, Jon Huntsman, a donné sa démission ce lundi 5 août, annonce le Salt Lake Tribune qui publie la lettre du diplomate adressée au Président Trump.
Après l’avoir remercié de l’honneur qui lui a été accordé par cette nomination durant une «période historiquement difficile des relations bilatérales», l’ambassadeur s’est ensuite rappelé plusieurs évènements qui ont marqué son travail à l’ambassade, y compris l’expulsion de plusieurs diplomates américains de Russie en avril 2018, dans le cadre de l'affaire Skripal.
Intérêts communs
Même s’il considère que son pays doit répondre à la Russie lorsque son comportement «menace» Washington et ses alliés, le diplomate n’a pas manqué de mentionner des intérêts communs et la nécessité de maintenir des canaux de communication pour poursuivre le dialogue sur une série de questions.
«Bien que beaucoup de choses qui nous séparent soient irréconciliables, il existe des intérêts communs que nous ne pouvons pas ignorer. Aucun redémarrage ne peut aider, seule une compréhension claire de nos intérêts et de nos valeurs ainsi qu'un cadre pratique pour la poursuite du dialogue. L’échec n’est pas une option, et les gens des deux côtés méritent le meilleur», a-t-il déclaré.
Ancien gouverneur de l’Utah qui a quitté son poste en 2009 pour assurer pendant deux ans la fonction d’ambassadeur des États-Unis en Chine, Jon Huntsman envisage actuellement une nouvelle course à la tête du même État, précise l'hebdomadaire, se référant aux déclarations de l’entourage du diplomate.
La réaction de Moscou
Commentant aux médias la nouvelle de la future démission de Jon Huntsman, le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué que cette décision avait été prise par l’administration américaine, c’est pourquoi c’était à elle d'évaluer le travail du diplomate. Le ministère a également déploré le fait que les relations bilatérales n’évoluaient pas à cause de la situation politique intérieure aux États-Unis.
Expulsion mutuelle de diplomates
Suite à l'affaire Skripal dont Londres a rejeté la responsabilité sur la Russie et ce, sans présenter de preuves pour appuyer ses allégations, 23 diplomates russes ont été renvoyés du Royaume-Uni.
Par la suite, plusieurs autres pays occidentaux ont expulsé des diplomates russes. Le plus grand nombre l'a été des États-Unis, soit 48 diplomates et 12 employés de la mission russe auprès de l'Onu. Washington a par ailleurs ordonné la fermeture du consulat général russe à Seattle, ce à quoi Moscou a riposté en fermant le consulat général américain à Saint-Pétersbourg.