Le Cambodge a choqué les journalistes étrangers, en leur permettant de vérifier par eux-mêmes la transparence de sa coopération militaire avec la Chine. Ce partenariat fait l’objet de spéculations, l’Occident insistant sur une «expansion militaire de la Chine», a déclaré à Sputnik Zhang Jie, qui dirige le Centre d’étude de la sécurité et de la diplomatie à l’Institut de l’Asie-Pacifique et celui de la stratégie mondiale près l'Académie des sciences sociales de Chine (ASSC).
«Théorie d’une expansion militaire de la Chine»
«L’attention excessive accordée à la coopération militaire et aux échanges entre la Chine et les pays de la région indopacifique est étroitement liée à la "théorie d’une expansion militaire de la Chine". L’Occident spécule sur celle-ci quand, par exemple, des navires de guerre chinois entrent dans le port de Sihanoukville, ville côtière cambodgienne. […] L’objectif en est de ralentir le développement de la Chine», a estimé l’experte, commentant les allégations de la presse américaine sur un prétendu accès exclusif de la Chine à une partie de la base navale de Ream, dans le golfe de Thaïlande.
Qu’en est-il d’une présence militaire chinoise au Cambodge?
Et de rappeler que la Constitution du Cambodge interdisait l’installation d’une base militaire étrangère dans le pays.
La spécialiste a mentionné, entre autres, la rumeur selon laquelle un projet d’écotourisme soutenu par la Chine dans la province côtière de Koh Kong, au Cambodge, serait secrètement conçu à des fins militaires.
«La pire infox jamais rapportée»
L’intention supposée de la Chine de baser des troupes au Cambodge est fortement démentie par le royaume, notamment par son Premier ministre, Hun Sen.
«C'est la pire infox jamais rapportée à propos du Cambodge», a-t-il déclaré au site d'information pro-gouvernemental Fresh News.
S’adressant à la presse, le chef du gouvernement cambodgien a également qualifié de «calomnie» la publication traitant d’un accord secret autorisant les bâtiments de guerre chinois à utiliser la base navale de Ream, près de Sihanoukville, dans le golfe de Thaïlande.
Selon les observateurs, Washington craint qu’une installation navale chinoise au Cambodge ne permette à la Chine d’avoir accès à un nouveau flanc sud en mer de Chine méridionale, où la République populaire est plongée dans un conflit croissant avec les États-Unis au sujet de la liberté de navigation.
Dès 2017, Pékin est devenu le principal créancier des Forces armées royales cambodgiennes (ARC). En juin dernier, Pékin a octroyé 100 millions de dollars d’aide militaire au Cambodge, en plus des dons généreux des années précédentes. La réorientation du Cambodge vers Pékin intervient alors que les États-Unis et la Chine intensifient leur guerre commerciale et se lancent dans une course aux armements beaucoup plus sérieuse sur la technologie et la puissance militaire.
Un rapport actualisé concernant la stratégie indopacifique, publié par le département de la Défense des États-Unis au début du mois de juin, indique que Washington est «préoccupé par les informations selon lesquelles la Chine cherche à établir des bases ou une présence militaire sur ces côtes [cambodgiennes, ndlr], une évolution qui mettrait en cause la sécurité régionale et marquerait un changement clair dans l’orientation de la politique étrangère du Cambodge».