Les forces du Gouvernement libyen d'union nationale (GNA) n'arrêteront pas leur contre-offensive tant que les troupes de leur rival, l'Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar, ne seront pas ramenées à leurs positions d'avant-guerre, a déclaré le chef du GNA, Fayez el-Sarraj, dans un entretien accordé en exclusivité à Sputnik.
La guerre continue
«Selon la loi, nous ne devons pas arrêter nos opérations militaires, mais l'agresseur doit en revanche se retirer sur les positions à partir desquelles il a lancé son offensive», a-t-il relevé.
Et d’ajouter que les forces du Gouvernement libyen d'union nationale agissaient dans le cadre de leur «droit légal et souverain de protéger leur patrie [...] et de faire valoir les espoirs des Libyens à un État civil et démocratique».
Fayez el-Sarraj a insisté sur le fait que la guerre en cours ne se terminerait qu'après la défaite de l’ANL.
«La guerre ne prendra fin que quand l'agresseur sera vaincu pour que les Libyens reprennent le chemin de la réconciliation, chose qu'il [l’agresseur, ndlr] tentait d'empêcher», a exposé le chef du Gouvernement libyen d'union nationale.
D’après ce dernier, la situation dans les régions du pays où le GNA a mené des opérations contre l'armée nationale libyenne du maréchal Khalifa Haftar est «excellente».
«Nos forces progressent résolument, conformément aux plans élaborés par le commandement, et ont remporté un grand succès le mois dernier, en libérant la ville de Gharyan», a détaillé le chef du gouvernement libyen de Tripoli.
Et d’expliquer qu’à Gharyan, à 100 km au sud-ouest de Tripoli, était établi le centre de commandement des forces pro-Haftar.
«La libération de Gharyan a eu un impact moral positif sur nos forces, tout en semant, au contraire, le désarroi et la confusion au sein des forces de l'agresseur, en particulier parce que c’était le centre de commandement et d'approvisionnement de ses troupes", a précisé Fayez el-Sarraj.
Aucune initiative de médiation de la part de l’étranger
Il a déploré que les pays étrangers n’aient proposé aucune initiative de médiation au règlement du conflit en Libye.
«Il n'y a toujours pas d'efforts de médiation pour accélérer la fin de la guerre. Il n’y a que des déclarations et des adresses de nombreux dirigeants étrangers, appelant à la désescalade et à la reprise du processus de règlement politique», a constaté M.Sarraj.
Évoquant la situation politique en Libye, il a espéré que des élections présidentielle et législatives seraient organisées d'ici fin 2019. Il a par ailleurs annoncé que les Libyens avaient présenté une initiative visant à mettre en place, en coordination avec la Mission d'appui des Nations unies en Libye (MANUL), un forum national afin de désamorcer la crise et de parvenir à la stabilité dans le pays.
Offensive de Haftar
Le 4 avril, le commandant général de l’Armée nationale libyenne autoproclamée, le maréchal Khalifa Haftar a ordonné une marche sur Tripoli pour libérer la capitale des milices et renverser le gouvernement dirigé par Fayez el-Sarraj et reconnu par la communauté internationale. Les forces loyales à ce dernier ont alors lancé une contre-offensive, opération baptisée Volcan de la colère. Ces derniers jours, l’aviation de l’ANL a pris pour cible plusieurs positions et dépôts de munitions à Tripoli.
La Libye est plongée dans le chaos depuis le renversement du gouvernement et le meurtre de Mouammar Kadhafi en 2011. Le pays est divisé entre plusieurs entités rivales, avec notamment la présence à Tripoli du gouvernement d'union nationale de Fayez el-Sarraj, soutenu par l'Onu et l'UE, et dans l'est, d'un parlement élu par le peuple et appuyé par l'Armée nationale libyenne du maréchal Haftar.