Si les autorités iraniennes refusent les pourparlers avec Washington tant que ce dernier ne revient pas à l’accord nucléaire de 2015 et ne lève les sanctions, l’administration américaine campe sur ses positions et appelle Téhéran à changer «son comportement». À en juger par le récent tweet de Donald Trump, il ne voit guère de moyen de sortir de cette situation.
«Rappelez-vous, l’Iran n’a jamais gagné une guerre, mais n’a jamais perdu de négociations», a-t-il écrit ce mardi.
Just remember, the Iranians never won a war, but never lost a negotiation!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 29 июля 2019 г.
Cette déclaration du Président américain a suivi celle du secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, qui avait regretté que Téhéran n’ait pas accepté sa proposition de visiter le pays pour parler directement au peuple iranien.
«Nous n’avons pas peur de Javad Zarif; s’il venait en Amérique, il pourrait jouir du droit de parler librement. Est-ce que les choses sous le régime de Ali Khamenei vont tellement mal qu’il ne peut pas me laisser faire la même chose à Téhéran? Et si son peuple entendait la vérité, non filtrée, non abrégée?», a-t-il posté sur son compte Twitter.
We aren’t afraid of @JZarif coming to America where he enjoys the right to speak freely. Are the facts of the @khamenei_ir regime so bad he cannot let me do the same thing in Tehran? What if his people heard the truth, unfiltered, unabridged?
— Secretary Pompeo (@SecPompeo) 28 июля 2019 г.
L’Iran et les États-Unis précisent leurs conditions
Le Président Hassan Rohani a déclaré le 14 juillet que son pays pourrait négocier avec les États-Unis si ses derniers «[levaient] les sanctions, [mettaient] fin à la pression économique» et «[revenaient] à l'accord» sur le nucléaire conclu en 2015.
À son tour, dans un entretien accordé vendredi 26 juillet à Bloomberg, Mike Pompeo a estimé que les mesures américaines à l’encontre de l’Iran avaient pour but de forcer les dirigeants iraniens à «changer de comportement» «afin que le peuple iranien puisse finalement obtenir ce qu'il mérite».
Accord sur le nucléaire iranien
Les États-Unis ont quitté unilatéralement l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 (JCPoA) et rétabli les sanctions contre Téhéran. L’Iran a décidé de répliquer en s'affranchissant de plusieurs de ses obligations prévues par cet accord de plus en plus fragilisé. Téhéran a ainsi dépassé la limite des 3,67% pour l'enrichissement de son uranium, prévue par cet accord et produit désormais de l'uranium enrichi à au moins 4,5%, un niveau prohibé.
La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont appelé dans une déclaration commune à une désescalade des tensions au Proche-Orient entre les USA et l'Iran pour préserver l'accord signé à Vienne en juillet 2015.