Comment les navires Ovod s'en prendront aux porte-avions ennemis

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Les petits navires lance-missiles modernisés du projet 1234 Ovod pourront trouver un ennemi à partir des «traces électroniques» laissées par ce dernier. Ces navires seront capables de détecter des navires ennemis à partir du rayonnement radar, des signaux de stations radio et d'autres systèmes de bord.

Les Ovod ont été dotés de ces capacités uniques grâce à une nouvelle station passive de reconnaissance électronique, écrit le quotidien Izvestia. De plus, le bâtiment disposant de cet «œil qui voit tout» restera invisible à l'ennemi.

La première station de guerre électronique de ce type a déjà été installée à bord du navire lance-missiles Smertch  à la place de l'ancien système Titan, a déclaré au journal Izvestia l'état-major de la marine. Le nouveau dispositif a passé les essais, mais son nom et ses caractéristiques techniques restent confidentiels.

A portée de frappe

La nouvelle station fonctionne sans émettre de signal: elle ne fait que surveiller la situation électronique et enregistre ses changements. Un récepteur spécial analyse les signaux reflétés par d'autres objets. La configuration des signaux de la plupart des navires modernes est bien connue aujourd'hui, c'est pourquoi le nouvel appareil permet facilement d'identifier la classe du bâtiment naval sans brancher le radar principal.

Ce système offre aux Ovod de nombreux avantages lors d'un combat contre les navires d'un ennemi éventuel. Grâce à celui-ci, les nouveaux navires lance-missiles russes pourront furtivement suivre et atteindre les cibles les plus difficiles, explique à Izvestia l'amiral Valentin Selivanov, ex-commandant de la marine.

«La furtivité est une caractéristique cruciale d'un navire de guerre moderne. Lors d'une bataille navale, les adversaires recherchent leurs cibles à l'aide d'appareils spéciaux. Ils captent les différents signes qui permettent de les démasquer, notamment le rayonnement radar. Ceux qui sont moins visibles au radar reçoivent des possibilités significatives pour une approche furtive à la portée d'une frappe. L'utilisation d'un radar passif permettra aux petits navires lance-missiles d'obtenir en premier l'information intégrale sur l'ennemi pour déterminer sa position», explique l'amiral.

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Théoriquement, les petits navires lance-missiles du projet 1234, dont la visibilité radar est considérablement réduite, pourront s'approcher à la distance de tir même d'un porte-avions pour le neutraliser. De plus, ils sont dotés de missiles antinavires modernes Kh-35 avec une portée de 260 km, précise Valentin Selivanov.

Sachant que le navire n'a pas besoin de connaître les coordonnées précises de l'ennemi: il suffit d'envoyer un Kh-35 dans la zone où a été identifié le travail de radars inconnus ou d'autres systèmes électroniques navals, et la munition à tête chercheuse retrouvera elle-même la cible pour la détruire.

Un projet réussi

Les navires du projet 1234 ont été conçus dans les années 1960 par le bureau d'étude Almaz de Saint-Pétersbourg. Les ingénieurs navals devaient mettre à disposition de la flotte des appareils bon marché, compacts, et à la fois rapides et puissants. Le projet a abouti. Les Ovod, aux dimensions réduites (57 m de long sur 12 m de large), sont littéralement bourrés d'armements. Ils possèdent deux vecteurs pour six missiles antinavires Malakhit, un système antiaérien Osa-M et un canon d'artillerie AK-176 de calibre 76 mm (ou deux AK-275 de calibre 57mm).

Certaines versions ont été également dotées de canons AK-630M de 30 mm capables d'éliminer à la fois des cibles aériennes et navales.

La marine soviétique a spécialement créé une classe spéciale pour les Ovod, catégorisé comme «petit navire lance-missiles». Les pays de l'Otan ont témoigné du respect pour cette nouveauté et l'ont inscrit dans les corvettes - des navires ayant un déplacement d'eau largement supérieur mais possédant des armements comparables aux petits navires lance-missiles construits en URSS.

L'heure de la modernisation

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Les navires de ce projet sont activement modernisés aujourd'hui. On y installe de nouveaux équipements électroniques et moteurs, tout en les réarmant en missiles antinavires Kh-35. Théoriquement ces bâtiments pourraient également recevoir des missiles antinavires supersoniques Oniks prévus pour éliminer des groupes navals et des navires isolés dans les conditions d'une importante résistance électronique et de feu.

Moins de cinquante Ovod ont été construits tous projets confondus, versions d'exportation inclues. Ces navires étaient en service dans la marine de l'URSS et de la Russie, mais également en Algérie, en Libye et en Inde.

A l'heure actuelle, la flotte militaire compte 12 navires des dernières versions du projet 1234 Ovod. Le plus grand groupe se trouve dans la flotte du Pacifique. Les navires Smertch, Moroz, Ineï et Razliv, construits entre 1985 et 1991, forment une division responsable de la protection de la région maritime. Il n'est donc pas étonnant que l'un d'eux, le Smertch, a été le premier à recevoir une station de reconnaissance électronique passive.

Le baptême du feu

Les navires de ce projet ont connu leur baptême du feu pendant le conflit armé en Ossétie du Sud en août 2008. A l'époque, le navire Miraj et le navire anti-sous-marin Souzdalets accompagnaient au large de l'Abkhazie les grands navires de débarquement Tsezar Kounikov et Saratov. Dans leur région de patrouille, ils ont découvert cinq vedettes non identifiées à grande vitesse qui avaient enfreint la zone de sécurité.

Après un avertissement, le Miraj a tiré contre le navire de tête deux missiles Malakhit. La frappe a été précise: la cible a disparu des radars. Un autre tir a visé une vedette qui a été sérieusement endommagée et a coulé.

Actuellement, la marine procède à une vaste modernisation des navires de la zone maritime proche. En particulier, les petits navires anti-sous-marins du projet 1124M Albatros, construits encore à l'époque soviétique, sont équipés de nouveaux sonars numériques et d'armes anti-sous-marines. Les nouveaux armements et équipements décupleront l'efficacité de ces navires.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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