Une enquête sur les dîners de Macron avec le «Tout-Paris» aux frais de la République publiée

© AFP 2024 LUDOVIC MARINEmmanuel Macron
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L’affaire François de Rugy a «ressuscité» le passé. Des journalistes et figures de la vie politique sont revenus, pour Franceinfo, sur les dîners organisés par Emmanuel Macron à Bercy alors qu’il était ministre de l'Économie. Ils ont notamment évoqué certaines «similitudes» dans ces deux cas.

Les dîners polémiques de François de Rugy ont rappelé aux journalistes et figures de la vie politique, interrogés par Franceinfo, les réceptions tenues à Bercy par Emmanuel Macron, à l’époque ministre de l'Économie. Selon eux, grâce à ces événements, le Président français a pu établir un solide réseau de contacts qui lui a été bénéfique pour construire sa carrière politique.

«Il y a des similitudes»

Pour Frédéric Says, éditorialiste à France Culture et auteur avec Marion L'Hour du livre Dans l'enfer de Bercy, il existe bien une ressemblance.

«Il y a des similitudes […]. Pour François de Rugy, on parle d'une dizaine de dîners entre octobre 2017 et juin 2018 mais du côté d'Emmanuel Macron, c'était quasiment tous les soirs! C'était très très soutenu», a tenu à préciser Frédéric Says.

«C'était impressionnant»

Christian Eckert, l’ancien secrétaire d’État chargé du Budget au ministère des Finances et des Comptes publics, s’est aussi souvenu de ces réceptions.

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«Je ne sais pas si les dîners de Macron étaient comparables avec ceux de Rugy en terme de qualité des repas mais en terme de nombre et de fréquence, c'était impressionnant», a-t-il dit interrogé par Franceinfo.

Le «Tout-Paris» invité

Toujours d’après Christian Eckert, lors de ces dîners, le Président français s’entretenait avec des personnes de tous les domaines.

«La salle à manger peut accueillir les journalistes, les acteurs, les "people", les chefs d'entreprise, les chanteurs, le Tout-Paris et bien au-delà, accourus le plus souvent par l'entrée discrète située quai de Bercy», a-t-il souligné.

Parmi les invités figurent, par exemple, Dalil Boubakeur, alors président du Conseil français du culte musulman, l'abbé Pierre-Hervé Grosjean, fondateur du Cercle Léon-XIII, le politologue Stéphane Rozès.

Ce dernier a donc été reçu un samedi matin à Bercy «deux-trois mois avant le départ d'Emmanuel Macron».

«Cet échange n'était pas dans le cadre d'une mission professionnelle pour Bercy mais une discussion de visiteur du samedi […]. Nous avons parlé de la dépression française, de ses raisons profondes», a-t-il nuancé.

Il était «charmeur»

L’ancienne ministre Corinne Lepage, citée par Franceinfo, a, elle, été accueillie par Emmanuel Macron entre juin et juillet 2016 au ministère où ils «abordaient beaucoup de sujets».

«Il m'a dit qu'il allait quitter le gouvernement et m'a demandé de le rejoindre, il était charmeur», a-t-elle raconté.

Pour justifier à l’époque le nombre de personnes interrogées à ces dîners, En marche! a fourni une explication sur Facebook.

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«Recevoir au ministère des acteurs extérieurs à l'administration fait bien partie du rôle et de la fonction d'un ministre qui ne saurait travailler en circuit fermé et exclusif avec son administration.»

L’affaire de Rugy

Le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, a présenté sa démission du gouvernement le 16 juillet, après avoir été mis en cause par Mediapart pour ses dépenses datant de l’époque où il était président de l'Assemblée nationale.

Mediapart a notamment affirmé que M.de Rugy avait donné des dîners fastueux «aux frais de la République» entre 2017 et 2018, avait «utilisé son indemnité représentative de frais de mandat (IRFM) pour payer une partie de ses cotisations à EELV en 2013 et 2014», fait effectuer des travaux d’un montant de 63.000 euros dans son appartement ministériel et loué un logement à «loyer social préférentiel» à proximité de Nantes. La passation de fonctions à la nouvelle ministre de la Transition écologique, Élisabeth Borne, a eu lieu le 17 juillet.

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