Dans une interview accordée à Sputnik, Mojtaba Jelalzadeh, expert du centre de recherche de l’Université islamique Azad, a évalué les conséquences pour la région de l’envoi éventuel d’environ 500 militaires américains en Arabie saoudite annoncé par la chaîne de télévision CNN.
L’expert a d’abord souligné qu’un tel projet était peu vraisemblable car les États-Unis ne voudraient pas s’engager dans un conflit direct contre l’Iran, bien qu’une implication indirecte soit possible.
Faire pression sur l’Iran
Selon lui, la possible décision de Donald Trump d’envoyer 500 soldats en Arabie saoudite s’inscrit dans la stratégie états-unienne visant à exercer une pression maximale sur l’Iran pendant les négociations, notamment sur le programme balistique de ce dernier.
«En envoyant 500 soldats en Arabie saoudite, les États-Unis déclarent à Riyad que les deux pays constitueront un bloc militaro-stratégique commun dans une crise ou une guerre éventuelle», explique l’expert.
Les raisons de ne pas s’engager au Moyen-Orient
Il estime cependant que les États-Unis ont plusieurs raisons de ne pas s’engager dans un nouveau conflit au Moyen-Orient.
«L’utilisation de ces forces dans une nouvelle guerre, même contre l’Iran, n’est pas très vraisemblable. Le Moyen-Orient a perdu son ancienne importance et les États-Unis se réorientent graduellement vers l’Asie du Sud-Est», a-t-il indiqué.
Selon lui, l’implication des États-Unis et de leurs forces armées dans tout conflit au Moyen-Orient pourrait faire peser une menace sur leurs intérêts nationaux, rappelant à ce propos la situation de septembre 2001.
«Néanmoins, les militaires (des États-Unis) pourraient participer de manière indirecte, en qualité de commandants et de consultants des armées des pays menant une guerre non dissimulée contre l’Iran», conclut l’expert.
Un regain de tensions
Les relations entre Washington et Téhéran se sont tendues après la décision de Donald Trump de retirer son pays du Plan d'action global commun (JCPoA) en mai 2018 et la destruction par l’Iran en juin 2019 d’un drone américain RQ-4A Global Hawk. Selon Téhéran, le drone se trouvait dans son espace aérien, ce que Washington conteste.
Jeudi 18 juillet, les tensions entre les deux pays ont connu un nouvel développement lorsque Donald Trump a déclaré devant les journalistes à la Maison-Blanche qu’un navire de l’US Navy avait abattu un drone iranien au-dessus du détroit d’Ormuz.
M.Zarif a cependant démenti les propos de Donald Trump en affirmant que l’Iran n’avait pas d’information sur la disparition d’un drone.
Plus encore, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Seyed Abbas Araghchi a affirmé lui aussi via Twitter que l’Iran n’avait perdu aucun drone dans le détroit d’Ormuz, supposant que le navire américain avait abattu l’un de ses propres drones par erreur.