«Après notre arrivée, l'un des dirigeants de notre groupe d'accompagnement a longtemps parlé à un homme en treillis ayant l'air important et avec un ventre impressionnant (apparemment, un patron). On entendait que la "gueule de bulldog" n'arrivait pas à s'entendre avec la "bedaine" sur quelque chose. L'un disait qu'il s'agissait d'un site de régime spécial et que ce n'était pas une place convenable pour nous, alors que l'autre affirmait que cela ne prendrait pas longtemps», partage Elena.
Elle s'est même retrouvée dans les frigos tristement connus où l'on plaçait les détenus: «Dans une pièce de 3x1,5 m, couverte de carreaux blancs (tout cela ressemblait à un dépôt), il n'y avait qu'une seule chaise sur laquelle était assise une jeune fille avec un visage très pâle. "Ne ferme pas, s'il te plaît", a-t-elle supplié le jeune homme.
"Endure. Tu dois être forte", a-t-il répondu sur un ton doucereux avant de refermer la porte. Hermétiquement. Il n'y avait plus aucune lumière. On étouffait. La pièce n'avait visiblement aucune aération».