François de Rugy a présenté sa démission du gouvernement

© AFP 2024 LIONEL BONAVENTUREFrançois de Rugy
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Mis en cause par Mediapart pour ses dépenses quand il était président de l'Assemblée nationale, le ministre de la Transition écologique François de Rugy a présenté sa démission du gouvernement. Celle-ci a été acceptée.

Le ministre de la Transition écologique François de Rugy, au centre d'une polémique sur des dépenses excessives, a annoncé avoir présenté sa démission mardi 16 juillet au Premier ministre, s'estimant victime d'un «lynchage médiatique» et précisant avoir déposé une plainte en diffamation contre Mediapart. 

«Les attaques et le lynchage médiatique dont ma famille fait l'objet me conduisent aujourd'hui à prendre le recul nécessaire - ce que chacun comprendra. La mobilisation nécessaire pour me défendre fait que je ne suis pas en mesure d'assumer sereinement et efficacement la mission que m'ont confiée le Président de la République et le Premier ministre. Dès lors, j'ai présenté ma démission au Premier ministre ce matin», a écrit le ministre dans un communiqué.

Le texte intégral du message a été publié sur le compte Facebook de l’homme politique.

La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a annoncé que la démission avait été acceptée. Emmanuel Macron a par la suite souligné qu'il s'agissait d'une «décision personnelle» du ministre.

Réactions à la démission

La démission de François de Rugy a fait réagir le monde politique, Jean-Luc Mélenchon profitant notamment de cette annonce pour attaquer Christophe Castaner et Nicole Belloubet.

​Le président du mouvement Les patriotes, Florian Philippot, a de son côté affirmé que Mediapart allait publier une nouvelle enquête.

«Sa position devenait intenable. Dans un moment où les Français sont plus sensibles que jamais sur ces questions, alors que le gouvernement leur demande des efforts, les Français ne comprennent pas qu'on leur demande autant alors que certains élus continuent à vivre dans un certain confort ou en s'abstenant de respecter les règles qu'ils ont eux-mêmes fixées», a déclaré Olivier Faure, numéro un du PS sur BFMTV.

Le chef des députés LREM Gilles le Gendre a salué la démission. «Je l'en remercie au nom du groupe car je sais qu'il l'a fait certainement avec beaucoup de difficultés mais aussi pour protéger notre majorité.»

«C'est un homme solide, courageux, qui travaille beaucoup. Je pense qu'il est à bout», a pour sa part commenté la députée LREM Olivia Grégoire.

«Cette démission s'imposait. L'absence de transparence et le faste des réceptions abîment la confiance dans nos institutions», a estimé dans un tweet le porte-parole d'Europe-Écologie Les Verts, Julien Bayou.

Mediapart, visé par une plainte pénale, a indiqué qu'il envisageait en effet de publier une nouvelle enquête et avait envoyé ses questions au ministre.

«Mediapart n'a fait que son travail et continuera de le faire», a indiqué à l'AFP un journaliste du média d'investigation. «La démission de M. Rugy, qui n'appartient qu'à lui et au gouvernement, montre une chose: l'information a été plus forte que la communication».

​Affaire de Rugy

François de Rugy a organisé au minimum une dizaine de dîners luxueux «aux frais de la République» entre 2017 et 2018, lorsque l’actuel ministre était président de l’Assemblée nationale, affirmait Mediapart dans une enquête publiée le 10 juillet.

Ces dîners de haut standing, essentiellement organisés par Séverine de Rugy, son épouse, journaliste people à Gala, auraient eu lieu à l’hôtel de Lassay, résidence officielle du président de l’Assemblée nationale, et en auraient mobilisé le personnel.

Qui plus est, il a effectué des travaux d’un montant de 63.000 euros dans son appartement ministériel et a également loué un logement à «loyer social préférentiel» à proximité de Nantes, toujours selon Mediapart.

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