La majorité des anciens combattants et le grand public s'accordent pour dire que les guerres américaines en Irak et en Afghanistan ne valaient pas la peine d'être engagées et ont des vues similaires sur la campagne militaire américaine en cours en Syrie, relate le site Quartz.
Ces résultats proviennent d'une nouvelle enquête réalisée auprès d’adultes américains par le Pew Research Center. La guerre en Irak, en particulier, a été jugée futile, ce qui suggère que l’opinion publique s’accorde avec les conclusions des stratèges militaires américains affirmant que le principal bénéficiaire de l’invasion de 2003 était l’Iran, précise l’article.
Pour 64% des anciens combattants, la guerre en Irak ne valait pas la peine d’être menée si l’on compare ses coûts par rapport aux avantages pour les États-Unis, selon l’étude. L’opinion du grand public est presque identique: 62% des Américains disent que la guerre en Irak n’en valait pas la peine.
64% of veterans say the Iraq War was not worth fighting.
— Trita Parsi (@tparsi) 11 juillet 2019
58% say the same about Afghanistan.
We need a foreign policy that doesn't throw America into endless and unjustified wars. pic.twitter.com/Isei0CHeDO
Bien que la guerre en Afghanistan ait débuté il y a 18 ans et celle en Irak il y a 16 ans, l'opinion publique sur cette question reste plutôt négative. John Bolton, l'un des architectes de la guerre en Irak et conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, est considéré comme celui qui pousse désormais les États-Unis vers de nouvelles confrontations avec l'Iran, selon l’étude.
Trump en bon commandant?
Cette enquête montre que de nombreux Américains seraient plutôt d’accord avec l’opinion pessimiste sur les conflits américains à l’étranger, conclut l’article. Néanmoins, il existe un clivage partisan important. Les sympathisants républicains sont plus enclins à considérer les guerres comme des sacrifices américains, bien qu'une majorité d'entre eux estiment toujours que les deux guerres étaient vaines. Les vétérans républicains sont le seul groupe dans le cadre de l'enquête à penser que le conflit en Syrie mérite l'engagement des États-Unis, précise l’étude.
Opération «Liberté irakienne»
Le 5 février 2003, Colin Powell, alors secrétaire d'État américain, a pris la parole à l'Onu et annoncé que les États-Unis disposaient d'un grand nombre de preuves de production d'armes de destruction massive en Irak. En guise d'exemple, il a présenté une ampoule contenant prétendument des «bacilles d'anthrax». Le 20 mars 2003, les troupes américaines et britanniques se sont ingérées sur le territoire irakien: l'opération «Liberté irakienne» commençait. Colin Powell a reconnu dès 2004 que ses données étaient erronées voire falsifiées.
En 2015, l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair a considéré les données sur l'existence d'armes de destruction massive comme incorrectes et a demandé pardon à titre personnel.