Dans le contexte de la controverse autour de la pollution au plomb ayant suivi l’incendie de Notre-Dame et après un communiqué de l’Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France confirmant le problème, le préfet de police a été interpellé par des élus de partis de gauche au Conseil de Paris. Ceux-ci réclament une cartographie précise des taux de pollution dangereux aux alentours de la cathédrale.
Jeudi 5 juillet, Mediapart a annoncé en se référant à des «documents confidentiels» que plusieurs laboratoires - dont celui de la préfecture de police de Paris - avaient relevé des taux de plomb de 400 à 700 fois supérieurs au seuil autorisé à l’intérieur et aux alentours de Notre-Dame. Le média a également accusé l’ARS et la préfecture de passer sous silence ce fait et de ne pas appliquer les mesures prévues par la loi pour protéger les salariés et les riverains.
Selon Danielle Simonnet de LFI, il s’agit d’«un terrible scandale» dans lequel «le ministère de la Culture, la préfecture de police, l'Agence régionale de santé (ARS) et la mairie de Paris» sont impliqués.
La préfecture, la Mairie de Paris, l'ARS et le Ministère de la Culture sont complices d'un silence gravissime. Des taux de plomb 400 à 700 fois supérieurs aux normes ont été relevés après l'incendie de Notre-Dame. Cela a été caché, les mesures de sécurité n'ont pas été prise ! pic.twitter.com/RcTJfOBUsH
— Danielle Simonnet (@Simonnet2) 9 июля 2019 г
«Quelles sont précisément les valeurs relevées autour de la cathédrale?», «quelles mesures ont été prises pour préserver la population?», a demandé au préfet Mme Simonnet.
«Quels dispositifs mis en place?», a fait écho Léa Filoche, élue de Générations, en soulignant qu’avec des taux de contamination élevés et connus, «il a fallu attendre le 27 avril pour que la préfecture invite les habitants à nettoyer leurs logements avec des lingettes». L’élue a finalement exigé la publication d’«une cartographie précise des retombées de plomb».
Des taux de plomb 400 à 700 fois supérieurs à la limite autorisée ont été détectés à l’intérieur et aux alentours de la cathédrale. Des chiffres communiqués tardivement, ou volontairement non dévoilés.
— Elu·e·s Génération·s Paris (@Elu_e_sParisGen) 9 июля 2019 г.
Quels dispositifs mis en place Mr le @Prefet75_IDF ?https://t.co/FXseff151B
«La contamination du sol»
«Il n'y a aucun danger pour la vie des uns et des autres, sauf à se mettre dans des situations de (...) comportement pas usuels», a ajouté M. Lallement, citant le cas de personnes qui, «marchant dans l'espace public contaminé, ramènent le plomb chez eux. (...) S'ils en mettent sur la moquette, ce qui pose, pour leurs enfants en bas âge, un problème sanitaire», a-t-il donné en exemple.
Un nouveau nettoyage
L’ARS a annoncé avoir ordonné un nouveau nettoyage du parvis de Notre-Dame la semaine dernière. L’augmentation de la contamination au plomb et surtout une exposition chronique à des niveaux trop élevés peut présenter un danger pour la santé. Après l’incendie, près de 400 tonnes de plomb, substance classée cancérigène, mutagène et reprotoxique (CMR), contenues dans la toiture et la flèche de la cathédrale, sont parties en fumée, polluant l’édifice et ses environs. Celle-ci peut avoir des conséquences graves pour la santé, comme le saturnisme. L’intoxication au plomb par inhalation ou ingestion, peut de plus, selon la gravité, entraîner des troubles digestifs, des lésions du système nerveux, une perturbation du fonctionnement des reins ou encore des problèmes de stérilité.