Départ du chef du service de renseignement de l'armée de l'air syrienne, les dessous de la décision d'el-Assad

© AFP 2024 Louai BesharaDamas
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Bachar el-Assad a procédé à de profonds remaniements au sein des forces sécuritaires et militaires du pays. Parmi les changements les plus notables relevés par les médias syriens: le départ du chef des services de renseignements de l'armée de l'air jugés tout-puissants dans le pays.

Le chef du Bureau de la sécurité nationale syrienne Ali Mamlouk a été nommé vice-président pour les Affaires sécuritaires, et cède sa place au général Mohammad Dib Zeitoun, qui était jusqu'à présent à la tête de la direction des renseignements généraux (sécurité nationale), écrit le quotidien Kommersant.

Le général avait été le principal négociateur pour la signature des accords sur le retour des quartiers de Homs sous le contrôle des autorités syriennes. Tout comme Ali Mamlouk, il est sunnite. Lundi soir, cette information n'était pas encore confirmée. De plus, certaines sources de Kommersant démentent la mutation d'Ali Mamlouk et de Mohammad Dib Zeitoun tout en confirmant une succession d'autres remaniements, qui paraît logique en cas de changement de poste des deux généraux haut placés.

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A la tête de la sécurité nationale a été nommé Houssam Louqa, ancien chef de la direction de la sécurité politique, un sunnite originaire de Hanaser (Sud-Est d'Alep) inscrit sur la liste des sanctions de l'UE en 2012. Nasser al-Ali a été nommé à son poste (sunnite de Manbij, au Nord de la Syrie), après avoir été chef des directions de la sécurité politique à Alep et à Deraa. Nasser Dib (alaouite de Lattaquié, région natale du président al-Assad) a été nommé à la tête de la direction de la sécurité criminelle. Auparavant, il dirigeait le bureau de la sécurité politique à Hama et avait été assistant du chef du bureau de la sécurité politique à Damas.

Le changement le plus notable dans les structures de force a été la démission du général Jamil Hassan, chef des renseignements de l'armée de l'air - le service syrien le plus influent - qui se trouve sous le coup des sanctions américaines et européennes et est accusé de «crimes de guerre». Le général Hassan a été remplacé par son numéro deux Ghassan Ismaïl (alaouite de la province de Tartous), qui figure également sur les listes de sanctions.

D'après les médias arabes, récemment la durée de service de Jamil Hassan avait été prolongée d'un an. Certaines sources expliquent sa démission par son état de santé. Mais il existe également une autre version.

Une «réunion» avec des Russes et des Israéliens?

Les sources du journal Kommersant en Syrie indiquent que cette démission intervient après la récente réunion à al-Quneitra du général Hassan avec des militaires russes, ainsi qu'avec des représentants du 5e corps (dit prorusse) de l'armée syrienne et des Israéliens.

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On affirme qu'il s'agissait d'une réunion tactique ayant pour objectif d'évoquer la disposition des forces le long de la ligne de démarcation entre Israël et la Syrie.

«Le général Hassan était proche des Iraniens. Pendant la récente réunion à al-Quneitra il n'a pas répondu aux exigences d'Israël de retirer les forces pro-iraniennes de la frontière israélienne, ce qui pourrait être la raison de son remplacement», a déclaré le colonel Fateh Hassoun, l'un des leaders de l'opposition armée syrienne.

Ce dernier a noté que les remaniements au sein des structures de sécurité n'avaient pas une importance fondamentale. De plus, le colonel estime que la nomination d'Ali Mamlouk en tant que vice-président pourrait au final conduire à son retrait de la vie politique.

«Ali Mamlouk a aidé Damas à entretenir les relations avec l’Égypte, ainsi qu'à rétablir le contact avec d'autres pays arabes, notamment la Jordanie et Oman. Il a du poids dans les pays arabes», explique l'analyste politique syrien Samer Rached. En même temps, l'expert note que le poste de vice-président n'est pas si important en Syrie par rapport à l'influence des services de renseignements qui contrôlent tout le pays.

Il indique également que la nomination d'Ali Mamlouk, d'origine sunnite, permettait aux autorités syriennes de «maintenir un équilibre confessionnel au sein du gouvernement» - tout comme d'autres remaniements.

Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.

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