Des taux de plomb 400 à 700 fois supérieurs au seuil autorisé ont été relevés à l’intérieur et aux alentours de Notre-Dame par plusieurs laboratoires, après l’incendie qui a ravagé la cathédrale, relate Mediapart après avoir pris connaissance de documents confidentiels.
Et d’ajouter que les autorités concernées, à savoir le ministère de la Culture, l’Agence régionale de santé (ARS) et la préfecture de police, passent cette pollution sous silence et n’appliquent pas les mesures prévues par la loi pour protéger les salariés et les riverains.
Avec l’incendie près de 400 tonnes de plomb sont parties en fumée
Le média rappelle qu’avec l’incendie, près de 400 tonnes de plomb, substance classée cancérigène, mutagène et reprotoxique (CMR), contenues dans la toiture et la flèche de la cathédrale, sont parties en fumée, polluant l’édifice et ses environs menaçant de conséquences graves pour la santé: le saturnisme, l’intoxication au plomb par inhalation ou ingestion, peut, selon la gravité, entraîner des troubles digestifs, des lésions du système nerveux ou encore des problèmes de stérilité.
Silence sur le danger pour éviter la panique?
À l’intérieur de la cathédrale, selon des documents datés du 3 mai que Mediapart a pu consulter, les prélèvements sont de 10 à 740 fois supérieurs aux seuils autorisés. À l’extérieur, sur le parvis, les taux de concentration en plomb prélevés sur le sol sont 500 fois au-dessus du seuil réglementaire. À l’extérieur de la zone du chantier, sur certains ponts, dans des squares ou certaines rues, ces taux sont de 2 à 800 fois supérieurs au seuil.
«En taisant les dangers de la sorte, les autorités veulent éviter un effet de panique et s'épargner une polémique», signale Mediapart.
«Selon des sources proches du chantier, le ministère de la Culture n'est pas mécontent que des ouvriers se promènent sans protection à l'extérieur de la cathédrale, n'éveillant ainsi aucune crainte parmi «les touristes ou les riverains», déplore Mediapart.
En ce qui concerne la décontamination du parvis de la cathédrale proposée par la mairie de Paris et demandant que les ouvriers portent des scaphandres, un proche du dossier anonyme a confié à Mediapart que des hommes en scaphandre sur le parvis de la cathédrale auraient effrayé les passants.
«Une "loi du silence" qui convient parfaitement au gouvernement et aux autorités sanitaires», conclut Mediapart.