Quelque 13 départements supplémentaires ont été placés mercredi en vigilance «orange» par Météo-France, portant à 78 le nombre de départements concernés. L'alerte s'étend à nouveau vers le sud et vers l'ouest du pays, n'épargnant que les côtes de la Manche et de la mer du Nord, et quelques zones du Sud-Ouest, rapporte l’AFP.
Mercredi, pour la première fois depuis le début de cette canicule exceptionnelle pour un mois de juin, la barre des 40°C a été franchie, avec 41,1°C à Montclus (Gard), 40,6°C à Peyrolles-en-Provence (Bouches-du-Rhône), 40°C à Apt (Vaucluse). Et 40,9°C à Clermont-Ferrand qui bat son record absolu de température.
Mais cette vague de chaleur, qui risque de se répéter en raison du réchauffement de la planète, va encore s'amplifier.
«Ce qui m'inquiète aujourd'hui c'est que le recours au soin commence à augmenter (...) On commence à avoir un impact de la chaleur», a déclaré Jérôme Salomon, directeur général de la Santé en appelant à la vigilance, et pas seulement pour les personnes sensibles et les enfants, mais pour tous. «On s'attend à un impact sanitaire significatif qui sera potentiellement décalé», a-t-il souligné, en rappelant que «le plus dur reste à venir avec un pic au-delà de 40 degrés».
Ainsi, le mercure devrait encore grimper jeudi avec 38 à 41°C attendus au sud de la Loire. Et pour vendredi, des «températures exceptionnelles» sont annoncées en basse vallée du Rhône, de 42 et 44°C.
La vague de chaleur est appelée à se répéter, ce qui va obliger la société à s'adapter et à changer son organisation, a estimé jeudi Emmanuel Macron à Tokyo.
Face à la canicule, le groupe Accor, qui exploite près de 1.700 hôtels en France, a annoncé mercredi soir qu'il allait ouvrir les espaces climatisés ou «rafraîchis» de ses établissements aux personnes âgées «en situation de fragilité». Ils seront rendus accessibles à partir de jeudi, de 9h à 19h, jusqu'au samedi 29 juin inclus.
«Vendredi, on peut battre localement le record national», a indiqué à l'AFP la prévisionniste Christelle Robert. La maximale française date du 12 août 2003 avec 44,1°C enregistrés à Saint-Christol-lès-Alès et Conqueyrac, dans le Gard.
Samedi, la région parisienne vivra sa journée la plus chaude (entre 38 et 40°C). «Il faudra attendre au minimum jusqu'à mardi pour voir l'ensemble du pays retrouver des températures moins élevées, mais qui devraient rester au-dessus des normales de saison», a mis en garde Météo-France.
«Les trois jours qui viennent vont être difficiles» pour les hôpitaux qui voient leur activité augmenter en raison de la canicule, a estimé mercredi la ministre de la Santé, Agnès Buzyn.
Difficile aussi pour les enfants. Lundi, le gouvernement avait annoncé le report de quelques jours des épreuves du brevet des collèges, prévues jeudi et vendredi. Des communes vont en outre fermer les écoles.
Cet épisode classique des vagues de chaleur -- l'ozone se formant par réactions chimiques sous l'effet du soleil-- a entraîné la mise en place de la circulation différenciée mercredi à Paris, Lyon et Annecy. Jeudi, ces restrictions seront reconduites dans la capitale et à Lyon, et commenceront à Marseille, pour la première fois, et à Strasbourg.
Partout, du monde agricole aux chantiers, on s'organise, y compris pour les spectateurs et équipes du Mondial de foot féminin: messages de prudence aux premiers, boissons spéciales pour les secondes.
La SNCF a annoncé un ralentissement de la circulation sur certaines lignes.
Cet épisode sans précédent par son intensité et sa précocité - et ce depuis 1947 et l'établissement de relevés détaillés - ravive le souvenir de la canicule d'août 2003, qui avait généré une surmortalité de 15.000 personnes sur plus de 15 jours (plus de 70.000 en Europe).