Soulignant que la «boucle police/justice/médias continu[ait]» et que l’Express avait diffusé des procès-verbaux d’auditions «illégalement», Jean-Luc Mélenchon s’est exprimé sur l’article du 27 juin publié par ce média. Ce dernier affirme notamment, se référant à une source proche du dossier, que le président du groupe La France Insoumise et d’autres responsables, comme Alexis Corbière et Manuel Bompard, sont convoqués en citation directe par le parquet de Bobigny, «la plupart pour actes d'intimidation contre l'autorité judiciaire, rébellion et provocation» lors des perquisitions d’octobre dernier.
Jean-Luc Mélenchon a écrit sur son compte Twitter que la justice ne l’avait pas mis encore au courant de ce fait.
Perquisitions. la boucle police/justice/médias continue. «L'Express» avait publié illégalement des PV d'auditions. Maintenant il annonce que nous serons convoqués en correctionnelle en septembre. La justice pensera sans doute à nous informer nous aussi. Si «L'Express» le permet.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 27 июня 2019 г.
Manuel Bompard, député européen du mouvement, a également réagi à ces informations, soulignant qu’il n’en avait pas été informé.
Selon l'Express, nous sommes convoqués devant le tribunal après les perquisitions d'octobre dernier. Peut-on dire que la justice fonctionne bien quand on apprend sa soi disante convocation dans le journal ? Quand est-ce qu'il sera mis fin à ces complicités police/justice/médias ?
— Manuel Bompard (@mbompard) 27 июня 2019 г.
En octobre dernier, Jean-Luc Mélenchon s'en était pris physiquement à la fois aux forces de l'ordre et à un procureur lors des perquisitions menées chez lui et au siège de LFI dans le cadre de deux enquêtes préliminaires du parquet de Paris, l'une sur le financement de sa campagne présidentielle, l'autre sur des soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires au Parlement européen. Le président de LFI, filmant en direct sur Facebook la perquisition de son domicile, avait dénoncé une «énorme opération de police politique» à son encontre. Une dizaine d’autres opérations policières se déroulaient simultanément dans d’autres lieux.
Le parquet de Paris avait aussitôt ouvert une enquête pour «menaces ou actes d'intimidation contre l'autorité judiciaire» et «violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique».
L'affaire a ensuite été dépaysée au parquet de Bobigny «dans un souci d'impartialité», selon le parquet général de Paris. Le parquet de Paris avait décidé en novembre de confier à des juges d'instruction les enquêtes sur les comptes de campagne et les assistants au Parlement européen.