Le tribunal correctionnel de Strasbourg a relaxé mercredi 26 juin trois activistes pro-climat qui étaient jugés pour avoir décroché le portrait d'Emmanuel Macron dans la mairie de Kolbsheim, dans le Bas-Rhin, en mars dernier.
Les trois militants, deux hommes et une jeune femme, qui comparaissaient pour «vol en réunion» et qui encouraient jusqu’à cinq ans de prison, ont été acclamés à leur sortie du tribunal par quelque 150 personnes, réunies sur le parvis dès 8h30.
#Strasbourg Les 3 militants anti-GCO jugés pour avoir décroché le portrait d'Emmanuel #Macron accueillis en héros à la sortie du tribunal #dnainfos #climat pic.twitter.com/OPfk5RopO7
— Antoine Bonin (@abonin_DNA) 26 juin 2019
Selon la justice, l’élément intentionnel du vol faisait défaut, le maire de la ville ayant été informé à l’avance du projet de décrochage. Le portrait a été manipulé avec soin puis restitué intact le lendemain, a précisé Rue89 Strasbourg.
«Cette relaxe, ça fait énormément de bien. C’est bon pour le mouvement aussi, ça veut dire qu’on est reconnus», a déclaré Lucie Auger, l’une des relaxés.
Toutes les régions confondues, 69 mairies ont été victimes, depuis le 21 février, d’opérations de décrochage de portraits du Président de la République.
«Nous réalisons une ou plusieurs actions tous les trois ou quatre jours en moyenne. En quatre mois, plus de 700 citoyens ont participé à la réquisition de 69 portraits», a déclaré, citée par des médias français, Marion Esnault, porte-parole du mouvement Action non-violente COP21 (ANC-COP21), à l’origine de la campagne «Sortons Macron», aujourd’hui renommée «Décrochons Macron».
Par ses actions, le mouvement souhaite dénoncer le manque d'action du gouvernement dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Où est @EmmanuelMacron quand on a besoin de mesures écologiques ? Les militants de la Vienne sont là, eux ! @AnvCop21_Poit @YFCPoitiers #SortonsMacron pic.twitter.com/BnFdeVqPTF
— ANV Action-Non-Violente COP21 Poitiers (@AnvCop21_Poit) 4 mai 2019
Le pouvoir considère que ce sont des «atteintes répétées à l’autorité de l’État», a indiqué la gendarmerie. Ainsi, 99 auditions, 61 gardes à vue et 50 perquisitions ont été réalisées en lien avec ces décrochages, et dix procès ont été entamés au mois de mai.
Le premier du genre s’est tenu à Bourg-en-Bresse, au terme duquel des condamnations à des amendes ont été prononcées.
I PROCÈS DE BOURG-EN-BRESSE I ⚖️
— ANV-COP21 (@AnvCop21) 12 juin 2019
Le tribunal vient de rendre son délibéré : relaxe pour le refus de prélèvement ADN ; condamnation à amende de 500€ avec sursis pour 5 des 6 prévenu.e.s et 250€ ferme pour le 6eme prévenu. #28mai #DécrochonsMacron pic.twitter.com/tUTc7kKju7
Le procès de ce mercredi 26 juin à Strasbourg était le deuxième du genre, mais sera suivi de plusieurs autres. Ainsi, deux militants doivent comparaître devant la justice de Haute-Savoie le 27 juin et divers procès sont prévus pour septembre, octobre, novembre, décembre prochains et février 2020.
L’ANV COP 21 se fixe pour objectif de décrocher 125 portraits, le nombre exact de jours qui ont suffi à la France pour dépasser son empreinte écologique en 2019. Il prévoit également une importante mobilisation en vue du G7 qui se tiendra fin août à Biarritz.
Des militants non-violents organisent des actions symboliques pour se faire entendre. Et si aujourd’hui, ils décrochent des portraits du Président, ils avaient par le passé dérobé des chaises dans les banques.
Des "décrocheurs" de portrait d'Emmanuel Macron devant la justice : retour sur l'action de ces militants non-violents pic.twitter.com/FihMn6bOdU
— Ina.fr (@Inafr_officiel) 26 juin 2019