Emmanuel Macron a livré son analyse du mouvement des Gilets jaunes dans une interview accordée au magazine américain le New Yorker. Il affirme que l’État se heurte à des personnes particulières lors des manifestations et que «penser que nous avons affaire à de simples manifestants en train de manifester, c’est de la «pur bullshit [connerie en anglais, ndlr]».
Reconnaissant l’utilisation excessive de la force par la police française, déniée par plusieurs hommes politiques, notamment Christophe Castaner, le chef de l’État justifie les violences existantes par le fait que le pays se retrouve dans une situation inédite:
«Il faut voir ce que nous avons vécu: pour la première fois, nous avons un mouvement social avec un très haut degré de violence. Quelque chose d’unique».
Quant à l’incident retentissant de l’acte 19 des Gilets jaunes à Nice, nommé «Affaire Legay», le Président de la République considère que la femme de 73 ans grièvement blessée à la tête lors de la manifestation avait tort d’y assister et a fait appel à la logique:
«Aller dans un endroit où il était interdit de manifester est complètement fou. Le bon sens est bienvenu, surtout en cette période difficile! Je lui souhaite le meilleur! Mais cette vieille dame n’allait pas faire des courses. Elle manifestait avec des activistes, face à des policiers, au pire moment de la crise».
Emmanuel Macron estime que les violences lors des manifestations sont difficiles à gérer pour deux raisons:
«Ce qui est très compliqué à gérer, c’est que beaucoup de personnes en ont assez de la violence des manifestants, qui pourrait être synonyme d’une sorte de laxisme. Et en même temps, d’autres sont en colère face à tous ces blessés, qui sont synonymes d’autoritarisme».