Le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies ne mettra probablement pas un terme au mandat de l’Arabie saoudite suite aux allégations sur le meurtre de Jamal Khashoggi, a confié à Sputnik la rapporteuse spéciale de l’Onu, Agnès Callamard.
«Je ne pense pas que les pays-membres aillent dans cette direction. Comme vous le savez, en mars, une série de membres du Conseil des droits de l’Homme ont publié une déclaration commune concernant l’Arabie saoudite. L’objectif était d’exiger de l’Arabie saoudite de prendre les mesures de défense des droits de l’Homme sur son territoire. Je pense que c’est ça sur quoi ils doivent se concentrer», a estimé Agnès Callamard, dont les propos ont été retraduits du russe.
De plus, Agnès Callamard a précisé qu’elle ne proposait pas d’exiger de mettre fin au mandat de l’Arabie saoudite ou de tout autre État. Et d’ajouter qu’elle n’avait fait que rapporter ce qu’elle avait découvert. Selon elle, il revient aux pays-membres du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies de décider de la suite des évènements.
Dans son rapport rendu public la semaine dernière, Agnès Callamard affirme que Khashoggi a été victime d'une exécution délibérée, désignant notamment l'Arabie saoudite comme responsable de sa mort. Ce document a été vivement critiqué par l’État saoudien qui le juge sans «fondement».
Résident américain, contributeur du Washington Post, Khashoggi était un observateur critique du pouvoir saoudien, en particulier du prince héritier, Mohammed ben Salmane. Le journaliste a été vu pour la dernière fois le 2 octobre dernier alors qu'il pénétrait au consulat général d'Arabie saoudite à Istanbul. Après de multiples déclarations contradictoires, Riyad a reconnu qu'il avait été tué et démembré par des agents saoudiens, mais nie toute implication du prince héritier. Son corps n'a pas été retrouvé.