L’Europe accusée de crimes contre l’humanité pour son traitement des migrants

S'abonner
Des avocats ont déposé plainte contre l’UE devant la Cour pénale internationale pour «crime contre l’humanité». Sur quelles bases cette plainte se fonde-t-elle et a-t-elle des chances d’aboutir? Emmanuel Comte, auteur de «L’histoire du régime européen de migrations: Une hégémonie allemande stratégique» revient sur la crise migratoire dans l’UE.

Le traitement des migrants par l’Union européenne pourrait-il être considéré comme un crime contre l’humanité? C’est l’argument qui vient d’être soumis à la Cour pénale internationale par un groupe d’avocats, dont Juan Branco et Omer Shatz, qui enquêtent depuis deux ans sur la situation avec un groupe d’étudiants de Sciences Po.

Leur document de 250 pages accuse les décideurs de l’Union européenne d’avoir causé des noyades de migrants afin de les dissuader de traverser la Méditerranée. Ils accusent aussi le pouvoir d’avoir causé l’envoi d’autres migrants dans ce qu’ils appellent des «maisons de torture» en Libye. On savait que les trafiquants faisaient chavirer les bateaux afin que les migrants puissent être finalement secourus par des ONG et acheminés vers l’Europe. Nous savons également que des passeurs et des milices ont profité du flux de migrants pour exploiter et torturer ceux qui traversaient les pays africains –notamment la Libye– pour se rendre en Europe.

Mais l’Europe est-elle vraiment à blâmer? Comment les choses auraient-elles pu être faites différemment? Emmanuel Comte est chercheur à l’École des hautes études internationales de Vienne et auteur du livre «L’histoire du régime européen de migrations: Une hégémonie allemande stratégique.» (Ed. Routledge). Il se penche sur la gestion de la vague migratoire par l’UE et ses pays membres.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала