A ce stade, ce n'est qu'une maquette à l'échelle un d'un biréacteur à double empennage qui a été présentée en grande pompe au public. Mais le message exprimé à l'occasion du plus grand salon aéronautique au monde est clair: même si la Turquie ne pourra faire voler l'avion américain dont elle est pourtant partenaire depuis le lancement du programme, elle aura son propre avion furtif.
«Nous avons promis à notre pays que ce serait le meilleur chasseur en Europe», a affirmé le PDG de l'entreprise publique Turkish Aerospace, Temel Koti, qui mène le projet.
Turkish Aerospace a notamment conclu des accords avec le britannique British Aerospace sur le design de l'appareil et compte le motoriser par General Electric, le temps de mettre au point des moteurs proprement nationaux.
Le calendrier est serré. Le projet a été lancé en 2013, le premier vol est prévu en 2025 et l'entrée en service trois ans plus tard. Il a fallu huit ans entre le premier vol du F-35 et une «capacité opérationnelle initiale» et le projet reste affecté par de multiples problèmes de jeunesse.
«Le développement d'une industrie locale de défense forte et autosuffisante est une priorité du gouvernement turc», a expliqué à quelques journalistes Abdurrahman Can, sous-secrétaire turc à la Défense, chargé des industries de défense.
Le président américain Donald Trump a adressé un ultimatum au 31 juillet à la Turquie pour qu'elle renonce à l'achat de batteries de missiles anti-aériens et antimissiles S-400 russes, non-compatibles avec les systèmes de l'Otan.
«Il y a quelques problèmes», a convenu Abdurrahman Can. «Notre intention est donc de nous concentrer sur des produits nationaux».
A terme, le TF-X sera confronté à la concurrence du Système de combat aérien futur (SCAF), projet porté par la France, l'Allemagne et l'Espagne, ainsi que par le projet britannique Tempest. Mais le responsable turc l'admet: «L'Europe ne peut pas se permettre de dupliquer les mêmes systèmes (...) A un moment donné, il y aura des rapprochements».