La justice française a ordonné mardi le renvoi aux assises du hacker franco-israélien Ulcan, accusé d'avoir causé la mort d'un homme par un de ses canulars téléphoniques extrêmes à l'été 2014, ont indiqué à l'AFP des sources concordantes.
Le juge ordonne que Grégory Chelli soit jugé pour des «violences volontaires avec préméditation ayant entraîné la mort sans intention de la donner» et pour plusieurs délits liés à des canulars téléphoniques menés contre d'autres journalistes et leur entourage, selon son ordonnance consultée par l'AFP.
Piratant leur ligne téléphonique, l'activiste leur avait d'abord fait croire à la mort de leur fils. Puis il s'était ensuite fait passer auprès des forces de l'ordre pour un homme retranché qui avait tué sa femme et son bébé et avait donné l'adresse des parents du journaliste. Une vingtaine de policiers avaient cerné la maison à 4h30 du matin.
Quatre jours plus tard, le père du journaliste était victime d'un infarctus, avant de décéder un mois et demi après.
«Il est fantaisiste de considérer que ces faits auraient conduit à la mort, aucune expertise loyale ne peut le confirmer», a réagi l'avocat du hacker, Me Gilles-William Goldnadel, qui dénonce une procédure à charge et non-contradictoire.
«Je suis très choqué par la lâcheté du bonhomme, il se présente comme un héraut de la cause israélienne et il n'est pas capable de se confronter aux gens qui l'accusent», a réagi Me Antoine Comte, avocat de la famille Le Corre.
Le juge ordonne également que cet ancien membre de la Ligue de défense juive (LDJ), un groupuscule de jeunes sionistes radicaux, soit jugé pour ses autres canulars. Ceux-ci avaient ciblé un policier et plusieurs journalistes tels qu'Aymeric Caron et le directeur de Rue89, Pierre Haski.
Ce dernier avait été aussi victime d'une mise en scène déclenchant l'intervention des forces de l'ordre le 8 août 2014 à Paris.