Au bout de deux ans de législature, l’heure est au bilan d’étape pour les élus de la majorité présidentielle. Mardi 18 juin, à l’Assemblée nationale, plusieurs députés rassemblés autour de Gilles Le Gendre, président du groupe La République En Marche (LREM) au Palais-Bourbon ont présenté à la presse un «état des lieux», tant par des chiffres que des mesures-clefs résumant l’action de la majorité à l’heure de ce «faux mi-mandat».
«Nous ressentons d’abord de la fierté. Alors, de la fierté cela ne veut pas dire de l’arrogance, cela ne veut pas dire de l’assurance, cela ne veut pas dire on pense qu’on a tout réussi. Les évènements des derniers mois ont démontré à quel point les choses étaient compliquées, fragiles, mais néanmoins, nous avons de la fierté pour le travail que nous avons réalisé. Un travail de transformation comme notre pays n’en avait pas observé depuis très longtemps», déclare dans son discours d’ouverture Gilles Le Gendre.
«Nous avons tenu nos engagements, nous avons fait ce que nous avions dit que nous ferions. Cela n’est pas si fréquent dans la politique française», ajoute le chef de file de LREM, soulignant que les chiffres du chômage sont «au plus bas depuis 10 ans», une «croissance est plus forte que chez certains de nos partenaires» dans une France qui «attire toujours plus d’investissements étrangers».
«Notre promesse de réduire les factures sociales et territoriales est à l’œuvre, elle est loin d’être achevée», déclare Gilles Le Gendre à la presse.
Tout au plus, concède-t-il que sur l’écologie, «nous savons que sur ce point il faut que nous allions beaucoup plus loin». Le député de Paris souhaite ainsi, avec les élus de la majorité «engager une nouvelle relation avec les Français,» à l’aune des réformes qui marquent l’ouverture de l’Acte II de l’action présidentielle, qui sera marquée par la poursuite des réformes.
«Le principal enseignement de la crise des Gilets jaunes et du grand débat, c’est précisément de souligner le fait que probablement, dans l’urgence dans laquelle nous étions d’engager les transformations, les réformes, nous n’avons pas apporté l’attention suffisante à notre relation avec les Français», avoue le chef de file de La République en Marche.
Se succèdent au pupitre de la salle de conférence, afin d’étayer ces résultats, Olivia Grégoire (députée de Paris), Jean-Baptiste Djebbari (Haute-Vienne) Saïd Ahamada (Marseille) et Didier Paris (Côte-d’Or), respectivement pour évoquer les mesures prises en termes de pouvoir d’achat, d’écologie, de justice sociale et d’éducation, ainsi que l’action sur les territoires.
Le pouvoir d’achat, la «pierre angulaire» de ce premier bilan, insiste la députée Olivia Gregoire, également porte-parole du groupe. «Le pouvoir d’achat augmente et les impôts baissent. Faut-il le rappeler: 27 milliards d’euros de baisse d’impôts» sur cinq ans, rappelant les mesures prises «dès le premier PLF» à l’automne 2017 en faveur de la réduction de la pression fiscale sur les ménages, «près de 11 milliards d’euros: avec la suppression progressive de la taxe d’habitation, puis la réduction des cotisations salariales». Des mesures «pour redonner de l’air à ceux qui travaillent, augmenter le salaire net des salariés», argumente la députée.
Parmi les mesures phares qu’elle présente, la revalorisation de la prime d’activité, ainsi que les répercussions pour les travailleurs les plus modestes du basculement des cotisations sociales vers la CSG: 270 euros supplémentaires par an pour un salarié rémunéré au SMIC dès 2018, «la perspective d’un treizième mois d’ici la fin du quinquennat,», assène-t-elle.
«En définitive, ce sont trois ménages sur quatre qui vont enregistrer un gain net de pouvoir d’achat en 2019. Un gain qui représentera en moyenne 440 euros, selon l’OFCE. Le pouvoir d’achat connaîtra en 2019 sa plus forte croissance depuis 2007», assure la députée, évoquant les chiffres de la Banque de France.
Elle aussi revient sur la crise des Gilets jaunes «notre politique, notre volonté politique en matière de pouvoir d’achat était à l’œuvre avant» la crise des Gilets jaunes, et «sera à l’œuvre après ce mouvement». Un pouvoir d’achat, une préoccupation des Français également évoquée par les autres députés dans leur domaine respectif, comme Jean Baptiste Djebbari, lorsqu’il revient sur les dispositifs sociaux de la loi mobilité, afin d’«inscrire dans le marbre» le forfait mobilité durable à disposition des employeurs:
«400 euros par an pour aider notamment les travailleurs les plus en difficulté, ceux qui n’ont pas d’alternative à la voiture, pour soit les aider financièrement à faire leur plein chaque mois, soit emprunter des modes de transport plus partagés, plus vertueux, je pense notamment au covoiturage», développe le député de la Haute-Vienne.
L'accès aux soins, la réforme de l’assurance chômage, le débat autour du projet de loi sur la bioéthique, le résultat des Européennes, la taxation du kérosène, le renouvellement à mi-mandat des postes clefs à l'Assemblée nationale et les municipales à Paris ont également été abordés lors des questions-réponses à la Presse. Convié, Sputnik France a posé la question de la normalisation des relations entre la majorité et les médias russes:
«Nous ne faisons pas de diplomatie à travers la presse, nous ouvrons nos conférences de presse aux journalistes. Merci et nous sommes très heureux que vous ayez répondu à notre invitation,» nous a répondu le président du groupe LREM à l'Assemblée nationale.