Facebook a officiellement annoncé le lancement de sa monnaie électronique Libra, prévu pour le premier trimestre 2020, selon la BBC. La cryptomonnaie devrait permettre d’acquérir des biens et d’envoyer de l’argent en un clin d’œil, «aussi facilement et instantanément que quand vous envoyez un message», est-il précisé dans un communiqué du groupe.
«Nous sommes convaincus que le monde a besoin d'une devise numérique mondiale qui combine les attributs des meilleures devises du monde: elle doit être stable, soumise à une inflation faible, acceptée partout dans le monde et fongible», a déclaré Facebook en présentant son projet.
La devise est destinée à agir au-delà des circuits bancaires et financiers traditionnels.
Or, le projet de cette devise numérique ne doit pas se transformer en projet de «monnaie souveraine», a mis en garde le ministre des Finances, Bruno Le Maire, jugeant nécessaire que le groupe américain donne des «garanties» à ce sujet.
«Que Facebook créé un instrument de transaction, pourquoi pas. En revanche, que ça devienne une monnaie souveraine, il ne peut pas en être question», a-t-il affirmé sur Europe 1. «Ça ne peut pas et ça ne doit pas devenir une monnaie souveraine, avec tous les attributs d'une monnaie, c'est-à-dire la capacité à émettre un titre souverain.»
«L'attribut de la souveraineté des États doit rester aux mains des États, et pas des entreprises privées, qui répondent à des intérêts privés», a insisté le ministre, exigeant d’ailleurs que Facebook fournisse «la garantie que cet instrument de transaction ne pourra pas être détourné pour financer le terrorisme ou toute autre activité illicite».
«J'ai demandé aux gouverneurs des banques centrales des membres du G7 de nous faire un rapport pour la mi-juillet, quand se tiendra le G7 des ministres des Finances, pour qu'ils nous disent quelles sont les garanties à obtenir de la part de Facebook», a annoncé Bruno Le Maire. «Il faut nous assurer qu'il n'y a pas non plus de risque pour le consommateur. C'est notre rôle d'État de protéger les consommateurs».
Les transactions s’annoncent peu coûteuses, selon les concepteurs, et seront accessibles également à ceux qui ne possèdent pas de compte bancaire.
Plusieurs organismes comme Visa, Mastercard, PayPal et Uber se sont déjà joints au consortium créé par Facebook, indique le Wall Street Journal.
Dans le futur, Facebook entend introduire d’autres services pour les gens et les entreprises, «comme payer des factures en appuyant sur un bouton, régler un café en scannant un code, ou prendre les transports en commun sans avoir de liquide ou de titre de transport sur soi».