Le 13 juin, deux pétroliers ont été la cible d’attaques dans le golfe d’Oman, à proximité du détroit d’Ormuz, que Washington, Londres, Riyad et Tel-Aviv imputent à l’Iran. Téhéran a démenti toute responsabilité dans ces événements qui ont exacerbé les tensions dans la région, menaçant de renoncer totalement à l’accord sur son programme nucléaire civil. De son côté, le Kremlin a mis en garde contre toute «accusation gratuite», invitant la communauté internationale à «attendre que des données plus ou moins convaincantes apparaissent».
Pour le Dr.Azar, afin de bien saisir les dessous de cette situation de tension grave dans la région du Golfe Persique, «il est nécessaire de comparer la situation actuelle du monde à celle qui a prévalu dans les années 1930, et qui a débouché sur la Seconde Guerre mondiale (1939-1945)». «Il est bien entendu qu’il ne s’agit pas d’affirmer par extrapolation que le monde connaitra inévitablement une troisième guerre mondiale, chose qui est impossible [en raison entre autres du stock d’armes nucléaires existant dans le monde, ndlr]», a-t-il ajouté, précisant «que le but est seulement d’expliquer le chaos que connaissent plusieurs régions sur la planète».
Tout comme lors du krach boursier de 1929, «le début de l’accélération des événements actuels dans le monde se situe en 2007-2008, lors du déclenchement de la crise financière aux États-Unis suite à l’explosion de la bulle spéculative sur les crédits hypothécaires (subprimes)», précise le spécialiste.
«Ce qu’il faut relever ensuite, c’est que les néoconservateurs et les Israéliens, qui ont des ramifications au sein de ce triptyque du mal [les trois composantes des puissances transnationales citées ci-dessus, ndlr], saisissent eux aussi l’occasion de semer la zizanie dans la région du Moyen-Orient, essayant d’attirer les États-Unis dans le malström d’une guerre avec l’Iran, "leur ennemi juré"», a-t-il soutenu.
«Le but est le contrôle de la mer Caspienne et des lignes d’acheminement du pétrole et du gaz, comme celui du Kazakhstan», a-t-il expliqué.
Enfin, Pierre Azar assure qu’«il y existe en ce moment des négociations secrètes entre l’Iran et les États-Unis sur un nouvel accord nucléaire». «Cependant les Israéliens refusent catégoriquement la conclusion d’un quelconque accord entre Téhéran et Washington, de peur que les États-Unis s’en prennent par la suite à leur arsenal militaire constitué d’environ 250 missiles balistiques à têtes nucléaires», a-t-il conclu.