La fonte des glaces au Groenland s’étend d’ordinaire tous les ans de juin à août, son «apogée» se situant en juillet. Or, cette année, elle a débuté à des dates inhabituellement précoces, dès avril.
Yesterday (13th June), we calculate #Greenland #icesheet lost more than 2 Gt (2 km³) of ice,, melt was widespread but didn't quite get to #SummitCamp which was just below 0°C
— Greenland (@greenlandicesmb) 14 июня 2019 г.
The high melt is unusual so early in the season but not unprecedentedhttps://t.co/Ftg0fkC7AK pic.twitter.com/Y4jQ1FoFRZ
«Le 13 juin, nous avons calculé que le Groenland avait perdu plus de deux milliards de tonnes de glace, indique le compte Twitter Greenland, se référant au Polar Portal qui réunit les groupes danois de recherche de l’Arctique et dont il fait partie. Cette fonte extrême est inhabituelle aussi tôt cette saison, mais pas sans précédent.»
La fonte actuelle «se déroule environ trois semaines plus tôt que la moyenne et même plus tôt que l’année record de 2012», a déclaré à la chaîne le climatologue Jason Box, membre de la Commission géologique du Danemark et du Groenland.
Toutefois, la situation n’est pas «sans précédent», a indiqué à CNN Thomas Mote, chercheur à l’université de Géorgie et spécialiste du climat du Groenland.
«C’est comparable à certaines pointes que nous avons vues en juin 2012», a-t-il souligné.
La blancheur de la neige et de la glace reflètent les rayons du soleil, ce qui permet de réduire la chaleur absorbée par la calotte glaciaire. Mais quand une grande quantité de glace fond si rapidement et si tôt, cela modifie la surface de la calotte glaciaire qui commence à absorber plus de chaleur, accélérant la fonte de la glace restante, a expliqué le scientifique américain.
Résultats : dans les années 1980, le Groenland a perdu 47 gigatonnes de glace par an en moyenne (Gt/an). La fonte a continué à ce rythme dans les années 1990, avant une accélération forte à partir des années 2000 (187 Gt/an) et surtout depuis 2010 (286 Gt/an) #AFP pic.twitter.com/fIbeCJ98LC
— Agence France-Presse (@afpfr) 23 апреля 2019 г.
Entre-temps, les experts s’attendent à ce que 2019 soit une année avec des températures très élevées, voire des records, au Groenland. Et ce, à cause d’une zone de haute pression située dans l’est de l’immense île qui empêche notamment la formation de précipitations, fait que le temps est ensoleillé et aspire de l’air chaud et humide venant de l’Atlantique centrale pour installer des températures plus chaudes, a poursuivi Thomas Mote.
Étant donné que la couverture neigeuse est d’ores et déjà inférieure à la moyenne dans l'ouest du Groenland, la combinaison de ces facteurs «signifie que 2019 sera probablement une très grande année de fonte, et aura même le potentiel de dépasser l'année record de fonte de 2012», a indiqué CNN.
Le prévisionniste de Météo France Étienne Kapikian a noté pour sa part que des températures plus élevées que la moyenne étaient observées en ce mois de juin par certaines stations météo du Groenland.
Dégel au sommet du #Groenland avec +0.7°C ce 12 juin à la station "Summit" (3200m d'altitude) où le record mensuel est de +3.3°C.
— Etienne Kapikian (@EKMeteo) 12 июня 2019 г.
Quelques stations côtières tutoient les 20°C. #Greenland #melt
Anomalies chaudes sur les environs du Groenland et le pourtour de l'#Arctique pic.twitter.com/Y8b3w08V43
Pourtant, certains experts appellent à ne pas s’affoler: cette fonte soudaine est à relativiser, car, selon une étude de la NASA publiée en mars dernier par Associated Press, l’un des plus grands glaciers du Groenland est à nouveau en période de croissance après une longue période de fonte.