Face à la politique de sanctions pratiquée par Washington, de nombreux pays, y compris alliés des États-Unis en Europe, cherchent une alternative au dollar pour leurs échanges commerciaux, notamment pour pouvoir commercer avec l’Iran. La Russie négocie en ce sens sur son éventuelle adhésion à l’INSTEX.
Si la Russie adhère à ce mécanisme, ce sera une grande réussite, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik, le spécialiste de l'Iran Nikolaï Kojanov, de l'université européenne à Saint-Pétersbourg.
«À en juger d’après mes contacts personnels avec des spécialistes et des fonctionnaires en Europe, ils sont très prudents quant à l’adhésion de la Russie à l’INSTEX. Ils en craignent des conséquences tant pour leurs relations avec les États-Unis, que pour celles avec la Russie qui pourrait, selon eux, leur demander quelque chose sur les questions des relations bilatérales qui ne sont pas liées à l’Iran», a supposé l’interlocuteur de l’agence.
Selon ce dernier, en cas d’adhésion à l’INSTEX, la Russie gagnera tant économiquement que politiquement.
«La Russie va ainsi montrer son intérêt à des démarches pratiques pour soutenir l’Iran frappé de sanctions. Cela va créer un point commun avec l’Europe et pourra contribuer au réchauffement des relations bilatérales», a résumé le spécialiste.
La politique de sanctions appliquée par les États-Unis a poussé de nombreux pays à contourner la monnaie américaine pour les échanges internationaux. Ainsi, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont annoncé la mise en place d’un nouvel instrument de soutien des échanges commerciaux, l’INSTEX, basé sur l’euro et permettant de faire commerce avec l’Iran de produits qui ne sont pas frappés par les sanctions américaines, notamment les biens de consommation et les médicaments. Par la suite, il devrait être étendu à d’autres opérations commerciales avec l’Iran.