Avocate et militante, Danielle Merian a fait le tour de la toile, malgré elle, en novembre 2015 lors d’une courte interview donnée au lendemain des attentats du Bataclan et dans lequel elle appelait à l’unité et non à l’amalgame.
De ses propres dires, elle regrette de n’avoir été confrontée à l’excision qu’à l’âge tardif de 75 ans. Déjà fervente combattante contre la torture institutionnelle, elle découvre alors, horrifiée, une torture privée, véritable mutilation aux conséquences dramatiques et méconnues. Elle nous parlera de son association de victimes «SOS Africaines en Danger» et de son combat par l’éducation, aux quatre coins de l’Afrique subsaharienne, auprès des parents, enfants, exciseuses et gouvernements. Elle nous parlera ainsi de sa rencontre avec la jeune activiste guinéenne de 19 ans Hadja Idrissa Bah et de son projet de bus scolaires au Sénégal, aménagés en dispensaires et cyber espace afin de parcourir le pays et de diffuser les témoignages de femmes africaines ayant survécu à l’atroce.
«En Afrique, c’est radicalement impossible de porter plainte contre l’excision quoi qu’en dise la loi. Pourquoi? Car si une femme veut porter plainte contre son père qui l’a fait exciser ou contre sa mari qui la viole, c’est une affaire de famille.»