Au lendemain de ses actes violents du 1er mai 2018, l’ex-conseiller du Président aurait adressé à l'Élysée une demande de médaille, révèle la journaliste Sophie Coignard dans un livre sur Alexandre Benalla dont des extraits ont été publiés par L’Express.
«En fin d'après-midi nous nous sommes retrouvés place de la Contrescarpe, où la situation a plus que dégénéré, je ne me suis alors pas cantonné à mon rôle d'observateur et ai porté assistance aux policiers présents qui essayaient d'interpeller deux personnes ayant jeté des projectiles et violenté les policiers en civil. La scène assez violente a été filmée et même si l'on ne m'identifie pas très nettement je suis reconnaissable. Cette vidéo tourne actuellement sur les réseaux sociaux. Alexandre», a écrit Benalla.
Comment #AlexandreBenalla conseiller de #Macron peut-il impunément se déguiser en policier pour rendre une justice privée ? La Justice doit se saisir de toute urgence de cette affaire qui abîme l'Etat de droit. pic.twitter.com/MekyUKUOGq
— Eric Ciotti (@ECiotti) 19 июля 2018 г.
Convoqué le lendemain de la manifestation, le chargé de mission n’a pas compris qu’il soit sanctionné, au contraire, il s’attendait plutôt à recevoir une décoration, est-il indiqué dans l’ouvrage.
«Quand il apprend qu'il va être sanctionné, il ne comprend pas cette demi-mesure. Dans son esprit, c'est soit le licenciement, soit une médaille. Oui, une médaille ! [...] Benalla file plaider sa cause auprès d'Ismaël Emelien auquel il soumet l'idée d'une décoration qui récompenserait son fait d'armes», écrit Sophie Coignard.
Selon celle-ci, l'Élysée ne comptait pas ébruiter l'affaire et cherchait à trouver à Benalla un point de chute.
«Fais un peu le canard pendant quelques mois. Ensuite, on te trouvera un job où tu veux. Qu’est-ce qui te plairait ? Chef de cabinet dans un grand groupe ?», lui aurait dit Ismaël Emelien avant que l'affaire ne prenne une ampleur nationale.
Le 1er mai, Alexandre Benalla, ancien chargé de mission à l'Élysée, a été filmé en train de molester un manifestant en marge du défilé place de la Contrescarpe, à Paris. Après une procédure de licenciement, le chargé de mission a répondu sous serment à deux commissions d'enquêtes parlementaires au Sénat et à l'Assemblée nationale.