À l’occasion de la publication du roman le Nobel et la choriste de l’écrivain espagnole Nativel Preciado consacré à l’histoire des relations entre Albert Einstein et sa première femme Mileva Marić, la journaliste d’El País Rosa Montero rappelle les détails de ce mariage qui a tourné au drame.
Marić et Einstein se sont rencontrés en 1896 à l'Institut polytechnique de Zurich, où ils étaient étudiants. Il est à noter qu’à cette époque, le monde de la physique et des mathématiques était réservé aux hommes. Toutefois, Mileva était une mathématicienne brillante et agrégée.
La journaliste explique que Mileva, meilleur mathématicienne que lui, passait en revue les erreurs de son amant. Ses corrections abondent dans les notes d'Albert. «Elle résout mes problèmes mathématiques», reconnaissait-il.
L’auteur ajoute que la jeune femme était obsédée par la recherche d’un fondement mathématique pour la transformation de la matière en énergie. En 1900, ils ont terminé un premier article sur la capillarité, un travail commun qui n’a été signé que par Einstein. Selon Mme Montero, Mileva voulait qu'Einstein triomphe seul afin de l'épouser car il avait dit que tant qu'il ne pourrait pas la soutenir financièrement, il ne le ferait pas.
Les trois articles cruciaux d’Einstein qui sont apparus dans les Annals of Physics en 1905 n’avaient également été signés que par lui, bien qu’il existe un témoignage écrit du directeur des Annals, le physicien Joffe, affirmant qu’il avait vu les textes portant la signature d’Einstein-Marić.
Mme Montero déplore en outre ce que le grand physicien a fait de l’héritage de Mileva après leur séparation en 1914. Les agents d'Einstein ont essayé d'effacer toute trace de Marić; ils se seraient approprié sans permission les lettres de la famille et les auraient fait disparaître. La thèse de doctorat que Mileva a présentée en 1901 à l’École polytechnique et qui, selon des témoignages, consistait en un développement de la théorie de la relativité, a également disparu.