L’«impunité» des violences des surveillants de prison dans le collimateur d’un rapport «inédit»

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L’Observatoire international des prisons a publié le 3 juin un rapport sur les violences contre les détenus de la part des surveillants. L’association dénonce une «omerta» qui existe autour de ce problème.

Il n’existe pas de données officielles ni de statistiques sur les violences physiques perpétrées par des personnels pénitentiaires sur les détenus en France, déplore la section française de l’Observatoire international des prisons (OIP) dans son rapport «Omerta, opacité, impunité» publié le 3 juin.

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Depuis 2017, cette association créée en 1990 à Lyon rassemble les témoignages des personnes qui déclarent avoir été violentées par les agents pénitentiaires. Elle a pour but de faire «éclater au grand jour» un système qui «permet à ces violences à perdurer».

Le rapport de l’OIP est basé sur 200 signalements, soit deux par semaine en moyenne. Elle estime toutefois qu’il est difficile de mesurer l’étendue de ce problème puisque les personnes concernées ont souvent peur d’en parler.

«De fait, ceux qui les dénoncent peuvent parfois avoir plus à perdre qu’à gagner: pour les détenus, c’est s’exposer à des risques de représailles en tous genres. Pour les témoins et lanceurs d’alerte – surveillants, personnels soignants, intervenants en détention – ce sont des risques de pressions, intimidations, mises à l’écart», peut-on lire dans le dossier de presse de l’OIP.

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C’est pourquoi la plupart des témoignages recueillis par l’OIP ont été faits sous le sceau de l’anonymat.

«Nous avons eu beaucoup de mal à recueillir des témoignages. Si la personne détenue porte plainte, elle s’expose à des représailles. Et souvent pour étayer les faits qu’elle dénonce, il manque de témoignages car personne ne veut parler», a expliqué Cécile Marcel, directrice de l’OIP France, interrogée par 20 minutes.

Dans le même temps, elle indique que «personne ne nie l’existence de ces violences à l’encontre des détenus».

«À chaque fois qu’il y a un épisode, on nous dit qu’a été utilisée la force strictement nécessaire», a-t-elle ajouté.

Pour l’OIP, ces violences ont de nombreuses causes dont la dégradation des conditions de travail des personnels.

L’un des établissements cités dans ce rapport est la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses. Pour rappel, en avril 2018, deux détenus y avaient été retrouvés pendus le même jour. Par la suite, d’autres détenus avaient dénoncé dans un communiqué les violences qu’auraient subies les défunts. Néanmoins, selon les informations transmises par la direction de l’administration pénitentiaire à l’OIP le 17 mai, aucune inspection n’a été diligentée.

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