Comment de plus en plus de pays, même les alliés des USA, s’évertuent à contourner le dollar

© Sputnik . Natalia Seliverstova / Accéder à la base multimédiaDollars américains
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La politique de sanctions appliquée par les États-Unis a poussé de nombreux pays à contourner la monnaie américaine pour les échanges internationaux. Cela concerne non seulement les adversaires de Washington mais aussi ses alliés, rapporte The Wall Street Journal.

Face à la politique de sanctions pratiquée par les États-Unis, de nombreux pays, y compris alliés, cherchent une alternative au dollar pour leurs échanges commerciaux. Pour l’Europe, tout comme pour l’Inde, cela est nécessaire pour pouvoir commercer avec l’Iran. La Chine et la Russie s’évertuent, elles aussi, à échapper au contrôle des États-Unis, constate The Wall Street Journal.

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Le média indique que les alliés et les adversaires de Washington cherchent à l’empêcher de contrôler le commerce international et mettent en place des systèmes qui ne passent pas par la monnaie américaine. La décision de Donald Trump de sortir de l’accord sur le nucléaire iranien et de relancer les sanctions contre Téhéran a donné un coup d’accélérateur à ce processus. Le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France n’ont pas soutenu ces sanctions qui interdisent notamment les transactions en dollar avec les banques iraniennes.

L’Inde a également fait montre de son mécontentement. Selon le journal, Téhéran est un partenaire de longue date de New Delhi, d’autant plus que les Indiens ont besoin du pétrole iranien. D’où un système alternatif mis en place entre ces deux pays depuis novembre dernier.

La Chine et la Russie souhaitent elles aussi échapper au contrôle américain et optent pour des systèmes non contrôlables par les États-Unis. De plus, ces deux pays concluent des accords en rouble et en yuan et non en dollar.

«Le commerce international est conduit en dollar, ce qui permet aux États-Unis de superviser les circuits d’import-export. Même si le dollar demeure dominant dans le commerce mondial, de nouveaux systèmes diminuent les possibilités pour Washington d’imposer sa politique et de recourir aux pénalités», signale The Wall Street Journal.

Le journal reconnaît cependant que des criminels et des terroristes pourraient effectuer des paiements sans que les États-Unis puissent les contrôler.

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Les efforts déployés en ce sens par l’Europe représentent la plus grande menace pour les États-Unis, signale le média. Il rappelle que les premiers projets ont vu le jour sur l’Ancien continent suite aux menaces américaines de prendre des mesures contre le système SWIFT. En réponse, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont annoncé la mise en place d’un nouvel instrument de soutien des échanges commerciaux, INSTEX, basé sur l’euro et permettant de faire commerce avec l’Iran de produits qui ne sont pas frappés par les sanctions américaines, notamment les biens de consommation et les médicaments. Par la suite, il sera étendu à d’autres opérations commerciales avec l’Iran.

Le journal note que l’abandon du dollar a pris davantage d’envergure en Chine, laquelle conclut des transactions en yuan avec des pays comme la Turquie et le Pakistan. En 2018, la Chine et le Nigeria ont signé un swap diminuant la présence du dollar dans leurs échanges bilatéraux. En 2017, 18% des échanges entre la Chine et la Russie ont été réalisés en monnaie nationale contre 7% seulement en 2013.

«Les efforts chinois visant à la mise en place d’un système de paiement n’utilisant pas le dollar représentent une grave menace pour les États-Unis, étant donné que la Chine est la deuxième économie mondiale et joue un rôle immense dans les échanges internationaux. En attendant, le système chinois SIPS lancé en 2015 et géré par la Banque nationale utilise le réseau SWIFT. Mais de nombreux experts estiment que dans l’avenir, le système chinois pourra se passer de ce dernier», conclut The Wall Street Journal.

Les ministres français, allemand et britannique des Affaires étrangères ont annoncé le 31 janvier l’intention de créer un mécanisme de troc avec l'Iran baptisé INSTEX (Instrument in Support of Trade Exchanges). Implanté à Paris, il sera dirigé par Per Fischer, un ancien haut responsable allemand de la Commerzbank. Dans un premier temps, ce dispositif protégera le commerce dans l'industrie pharmaceutique, l'agroalimentaire et le secteur des équipements médicaux.

Les trois pays ont été menacés de sanctions par l’administration de Donald Trump en cas de lancement du mécanisme.  

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