Le Parlement israélien vote sa dissolution et se prépare à de nouvelles élections

© AFP 2024 Menanhem KahanaAvigdor Lieberman et Benyamin Netanyahou
Avigdor Lieberman et Benyamin Netanyahou  - Sputnik Afrique
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Le Parlement israélien a voté pour sa propre dissolution moins de deux mois après avoir été élu, et les électeurs seront à nouveau appelés aux urnes le 17 septembre, scénario inédit dans l'histoire du pays.

Le Parlement (Knesset) a voté dans la nuit pour la dissolution en deuxième et troisième lectures par 74 voix pour et 45 contre, à l'instigation du Likoud du Premier ministre Benyamin Netanyahou. Ce dernier, incapable de former une coalition de gouvernement avec les partis de droite arrivés en tête des législatives du 9 avril, a préféré renvoyer les Israéliens aux urnes pour la deuxième fois en moins de cinq mois plutôt que de voir le président Reuven Rivlin donner sa chance à un autre député.

Il s'agit d'un bouleversement sans précédent dans l'histoire politique du pays et d'une sévère déconvenue pour Benjamin Netanyahu, qui ambitionnait d'accomplir un cinquième mandat à la tête du gouvernement suite à la courte victoire de son parti, le Likoud, aux élections législatives du 9 avril dernier, relate Reuters.

Un nouveau scrutin aura lieu le 17 septembre prochain.

Le vote de la Knesset, dont les députés se sont prononcés à 74 voix contre 45 en faveur d'une dissolution, a eu lieu quelques minutes après minuit et l'expiration du délai fixé à Netanyahou pour former un gouvernement.

Le Premier ministre sortant n'a pas été en mesure de trouver une majorité absolue à la Knesset, faute d'être parvenu à s'entendre avec les partis de droite, d'extrême droite et ultraorthodoxes.

Aux origines de cette crise, du moins officiellement, un conflit entre les alliés présumés de Netanyahu, l'ancien ministre de la Défense Avigdor Lieberman, laïc d'extrême droite, et les partis juifs ultraorthodoxes autour du service militaire obligatoire. Lieberman s'est prononcé contre une exemption automatique pour les jeunes théologiens.

«C'est juste incroyable. Avigdor Lieberman fait désormais partie de la gauche", a pesté Netanyahu devant les journalistes. «Il est évident qu'il voulait renverser ce gouvernement (...) pour rassembler quelques voltes en plus», a-t-il poursuivi.

Netanyahou a annoncé qu'il se présenterait au nouveau scrutin, assurant aux journalistes que son parti l'emporterait de nouveau.

Le revers subi par le Premier ministre sortant aurait pu être de plus grande ampleur encore si le président israélien Reuven Rivlin avait demandé à une autre figure politique de tenter de former une coalition gouvernementale.

Ce contretemps électoral pourrait aussi compliquer davantage les efforts des États-Unis pour mettre en place le plan de paix qu'ils préparent pour le Proche et Moyen-Orient.

Une équipe de conseillers du président américain Donald Trump, parmi lesquels son genre Jared Kushner, se trouvent actuellement au Moyen-Orient dans le but de rassembler des soutiens et d'encourager les investissements dans la bande de Gaza. Ils doivent s'entretenir jeudi avec Netanyahu.

Arrivé au pouvoir à la fin des années 1990, le Premier ministre sortant, âgé de 69 ans, vise le record de longévité à la tête du gouvernement israélien.

Le dernier scrutin, qui faisait figure de référendum sur la personnalité et le bilan du chef de gouvernement sortant, a donné lieu à un coude-à-coude entre le Likoud et la coalition centriste Bleu et blanc de Benny Gantz.

Lieberman, qui a quitté son poste de ministre de la Défense en novembre dernier, a nié par le passé avoir pour intention de chasser Netanyahu du pouvoir.

Avant le coup de théâtre à la Knesset, l'attention était focalisée sur les mesures parlementaires envisagées par les alliés de Netanyahu pour garantir à celui-ci l'immunité alors qu'il est sous le coup de plusieurs enquêtes pour corruption.

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