Gilets jaunes: des policiers seront jugés pour violences, selon le procureur de Paris

© AFP 2024 Thomas SAMSONRémy Heitz
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Des policiers seront jugés pour violences lors de manifestations des Gilets jaunes, a déclaré le procureur de Paris dans une interview accordée en exclusivité au Parisien.

Le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, a dressé le bilan judiciaire des six mois de mobilisation des Gilets jaunes et a annoncé, dans une interview exclusive au Parisien, les premiers résultats des enquêtes visant les forces de l'ordre.

Il a précisé que 174 enquêtes avaient été ouvertes à ce jour, dont 171 ont été confiées à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) et trois à l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN).

«57 dossiers ont été clôturés et remis à mon parquet qui est en train de les analyser […]. Huit d'entre elles ont justifié l'ouverture d'une information judiciaire, c'est-à-dire que la poursuite des investigations est désormais confiée à des juges d'instruction.»

Une manifestaion des Gilets jaunes à Paris - Sputnik Afrique
Des policiers français matraquent et frappent à tout va des passants (vidéo)
Rémy Heitz a précisé qu'il s'agissait notamment des faits dénoncés par Jérôme Rodrigues, des dossiers où les préjudices sont les plus lourds, avec des infirmités permanentes.

«Plusieurs dossiers ont trait à l'usage de lanceurs de balles de défense (LBD)», a-t-il souligné.

Selon lui, aucun policier ou gendarme n'a encore été mis en examen. Un policier a été placé en garde à vue dans une affaire où un manifestant a été blessé et hospitalisé, mais l'enquête est toujours en cours.

Toutefois, a-t-il précisé, il y aura «des renvois de policiers devant le tribunal correctionnel d'ici la fin de l'année».

Interrogé par Le Parisien qui a voulu savoir s'il n'y avait pas de différence de traitement entre les Gilets jaunes massivement renvoyés en comparution immédiate et les forces de l'ordre dont l'examen des cas prend plus de temps, Rémy Heitz a argué de la complexité des investigations.

«Il faut aussi rappeler que les forces de l'ordre peuvent avoir un recours légitime à la force, ce qui n'est pas le cas des manifestants venus pour commettre des violences ou des dégradations. La question est alors de savoir si policiers et gendarmes ont pu parfois faire un usage illégitime ou disproportionné de la force», a-t-il poursuivi.

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Un des manifestants appelant la police à les rejoindre est attrapé par derrière puis plaqué au sol (vidéo)
À la question de savoir si le procureur était prêt à employer le terme de violences policières, il a répondu qu'il parlerait «plutôt de violences illégitimes, car c'est bien la question de la proportionnalité qui est posée».

Cependant, a-t-il ajouté, «je veux être très clair: il n'y a aucune volonté de ma part d'éluder ces violences ou de les minimiser». 

Questionné au sujet des manifestants, Rémy Heitz a précisé que depuis le début du mouvement, le 17 novembre, 2.907 gardes à vue avaient été recensées.

«1.304 gardes à vue ont donné lieu à un classement sans suite, soit 44,8% des dossiers. 1.357 personnes ont en revanche été déférées, dont 515 jugées en comparution immédiate.»

Au total, 12.500 personnes ont participé aux rassemblements du 28e samedi de manifestations du mouvement, selon le ministère de l'Intérieur. Il s'agit de la plus faible participation depuis le début de la mobilisation le 17 novembre. D'après les estimations du Nombre Jaune, l'acte 28 a réuni plus de 35.000 manifestants au minimum.

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