Le système SAMP/T proposé par Paris, non «équivalent du S-400», quel intérêt pour Ankara?

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La France ayant proposé de déployer provisoirement en Turquie une batterie de Surface-to-Air Missile Platform/Terrain (SAMP/T), comme l'a annoncé le 22 mai le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, un expert du Centre russe de conjoncture stratégique a évoqué pour Sputnik l'intérêt d'Ankara pour le système et l'a comparé au S-400 russe.

Le ministre turc de la Défense nationale, Hulusi Akar, a annoncé mercredi 22 mai que la France avait exprimé sa volonté d'installer dans son pays une batterie de Surface-to-Air Missile Platform/Terrain (SAMP/T) en étudiant la possibilité de la déployer à Incirlik et Kahramanmaras.

Dans ce contexte, Oleg Ponomarenko, expert du Centre russe de conjoncture stratégique, a indiqué, dans un commentaire à Sputnik, que le SAMP/T n'était pas identique au système russe S-400.

«Le système SAMP/T n'est pas l'équivalent du S-400 et peut plutôt être comparé au système [russe, ndlr] Bouk, un complexe de portée moyenne avec des missiles à caractéristiques dimensionnelles moyennes», a-t-il indiqué.

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Il a précisé dans ce contexte que ces systèmes pourraient assurer la couverture de certains ouvrages, secteurs et bases militaires.

Interrogé pour savoir si les SAMP/T pourraient avoir une importance stratégique pour la sécurité de la Turquie en cas d'installation près des frontières syriennes, il a rappelé que le système était doté de missiles de deux types: d'une portée de plusieurs centaines de kilomètres et d'une portée de 30 à 40 kilomètres.

«Le système est conçu pour assurer la protection d'un petit secteur […]. S'il est capable d'intercepter des missiles tactiques utilisés par les formations armées en Syrie, éventuellement par des détachements kurdes, la Turquie pourra compter, dans certaines situations, sur un soutien réel et sur la défense par le système de contingents déployés dans le secteur».

Oleg Ponomarenko a encore rappelé que la Turquie aspirait à développer sa propre industrie de défense dont l'un des axes prévoit notamment la mise au point de systèmes modernes de défense anti-aérienne et anti-missile.

«Pour ce faire, la Turquie collabore avec des producteurs européens […]. Une éventuelle installation du système [français, ndlr] et l'initiation des spécialistes et militaires turcs à son fonctionnement pourraient être réalisées dans le cadre de cet axe», a-t-il indiqué.

Poursuivant le sujet, il a affirmé que, selon lui, la Turquie visait deux objectifs.

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Le premier, «politico-militaire, et le second, technique, lié au fait que la Turquie a collaboré avec des sociétés européennes en vue de mettre au point un système du genre par ses propres moyens».

L'annonce du ministre turc intervient en plein conflit entre Washington et Ankara autour des systèmes de défense antiaérienne russes S-400. Fin 2017, la Turquie a signé avec la Russie un contrat estimé à plus de 2,1 milliards d'euros pour la livraison de S-400, prévue en juillet 2019. Hulusi Akar avait précédemment déclaré qu'Ankara commencerait à déployer les S-400 sur son territoire en octobre prochain.

Les États-Unis ont prévenu la Turquie que le contrat conclu avec Moscou pourrait remettre en cause l'achat d'avions de chasse furtifs F-35 à Lockheed Martin. Pourtant, Recep Tayyip Erdogan a promis que son pays ne reviendrait pas sur sa décision d'acheter des S-400.

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