Ce n'est pas parce que la dernière tentative de coup d'État au Venezuela a échoué que le drame est terminé. Alors que les médias se focalisent sur le psychodrame irano-américain, l'agitation se poursuit aussi bien dans la rue vénézuélienne que dans les couloirs des chancelleries et des états-majors.
Le représentant à Washington de Juan Guaido a lancé un appel pressant à l'armée américaine pour qu'elle aide l'autoproclamé «président par intérim» dans la «planification stratégique» du renversement de Maduro. Le chef du U.S. Southern Command (ou SOUTHCOM), l'amiral Craig Faller, avait déjà indiqué qu'il était prêt à discuter avec Guaido et le «gouvernement légitime du Venezuela» de la manière dont l'armée américaine pouvait soutenir les chefs militaires vénézuéliens qui «prennent la bonne décision, accordent la priorité au peuple vénézuélien et rétablissent l'ordre constitutionnel». Est-ce que l'amiral américain serait en train d'encourager ouvertement des défections de militaires?
Guaido a déclaré au Washington Post plus tôt ce mois-ci qu'il s'attendait à davantage de défections et a attribué l'échec de sa dernière tentative à cette erreur de calcul. Alors, que s'est-il passé? Pourquoi y avait-il un si grand écart entre les attentes et la réalité? Qu'est-ce que Maduro fait maintenant pour empêcher une nouvelle tentative de putsch?
Élodie Brun est enseignante chercheuse au Centre d'Études Internationales du Colegio de Mexico et Docteure en Science politique de Sciences Po, spécialiste des relations Sud-Sud, de l'Amérique latine aux Nations unies et des politiques étrangères latino-américaines. Elle fait le point pour le Désordre mondial sur les derniers développements au Venezuela.