Une comparaison sans recalcul
«L'indicateur montre quelles sont les chances d'emploi chez les individus ayant un certain niveau d'études, en fonction de leur âge et leur sexe, par rapport aux chances d'emploi de toute la main d'œuvre dans le pays», explique Mark Agranovitch, directeur du Centre de surveillance et des statistiques dans le domaine de l'éducation de l'Institut fédéral de développement de l'éducation affilié à l'Académie russe de l'économie nationale et du service public auprès du Président russe.
Selon l'expert, l'indicateur est très facile à calculer. Il s'appuie sur le rapport entre les employés et les chômeurs.
«La part des employés d'un certain niveau d'études, âge et sexe est comparée à la part des chômeurs du même sexe, âge et niveau d'études. Un résultat égal à 1 indiquerait que le taux de chômage dans le groupe correspond à l'indice moyen à travers le pays. Un résultat supérieur à 1 signifierait qu'il est meilleur par rapport à la moyenne; et en-dessous de 1 qu'il est pire», explique Mark Agranovitch.
«Le nouvel indicateur en est exempt: il ne nécessite pas de recalcul et permet de comparer correctement la situation dans le pays pour les différentes années et les pays entre eux avec un taux de chômage différent dans chacun d'eux. Il est donc très facile à utiliser, très pratique», précise Mark Agranovitch.
Il préconise d'utiliser cet indicateur pour évaluer la situation et identifier les groupes les plus vulnérables, avec lesquels il est nécessaire de travailler. C'est particulièrement important pour les grands pays où les conditions divergent selon les régions.
Une première application en Russie
Le premier domaine d'application de la nouvelle méthode a été le marché du travail russe. En 2019, la Russie a commencé à mettre en œuvre la réforme du système de retraite, qui s'achèvera d'ici 2034.
«Pourquoi les femmes âgées parviennent mieux à trouver un travail par rapport aux hommes du même âge? Je pense que plusieurs facteurs entrent en compte. Premièrement, les femmes sont généralement plus tolérantes par rapport au montant du salaire. Deuxièmement, les hommes sont en moins bonne santé. Sur le marché du travail, ils perdent plus tôt leurs chances, à l'exception des rares as du métier irremplaçables», souligne le chercheur.
D'après lui, dans tous les pays il est nécessaire de mener une politique individuelle de soutien à l'emploi parmi les personnes âgées non seulement dans certaines régions, mais également de manière ciblée - pour chaque groupe de travailleurs d'un certain âge et niveau d'études.