La France, qui prend le 17 mai la présidence du Conseil de l’Europe pour une période de six mois, appelle à maintenir la Russie au sein de cette organisation et à garder ses droits, a déclaré mardi le ministère français des Affaires étrangères, commentant les déclarations du chef de la diplomatie ukrainienne Pavlo Klimkine selon lesquelles l’Ukraine se retirera des accords de Minsk si le Conseil de l’Europe redonne à la Russie le droit de vote à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE).
«Sur le Conseil de l’Europe, le Président de la République a rappelé l’importance qu’une solution soit trouvée qui permette le maintien de la Russie au sein du Conseil de l’Europe avec tous les droits et obligations qui y sont attachés. La France appelle tous les États membres à soutenir les efforts déployés actuellement par la présidence finlandaise en ce sens», a indiqué le ministère sur son site internet.
Le dialogue entre la Russie et le Conseil de l’Europe s’est détérioré après la réunification de la Crimée avec la Russie en 2014 et plus particulièrement lorsque l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a adopté une résolution condamnant les actions de Moscou. Au début du mois de janvier 2015, l'APCE a privé la Russie de son droit de vote, laquelle a réagi en suspendant sa participation. Moscou n'envoie ainsi plus, depuis 2016, les documents nécessaires à l'accréditation de la délégation russe.
À la fin du mois de juin 2017, Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, a informé Thorbjorn Jagland, secrétaire général du Conseil de l'Europe, que la Russie, l’un des principaux donateurs de cette organisation, suspendait ses versements (presque 110 millions d'euros, selon des experts) jusqu'à ce que le mandat de sa délégation soit pleinement rétabli. Selon M.Lavrov, Moscou veut rester au sein de ce Conseil et ne s'en retirera que si les autres pays membres décident de l’en exclure.